mastyear
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Mast Year
Knife – CD
Grimoire records 2023

Mast Year publie Knife, un premier album qui te plante entre les deux yeux et fait saigner ton petit coeur de bonheur. Le seul bémol, c’est que le groupe de Baltimore intercale à quatre reprises des interludes (Null, Dark Web, Urizen et The Womb) naviguant plus ou moins autour de la minute qui casse la dynamique d’ensemble et sont d’un intérêt très minime. Ce qui fait que Knife se résume à seulement six morceaux mais quels morceaux, pour vingt minutes d’anthologie si tu aimes le noise-rock, le vrai, le dure, le pure.
Avec Noël Muller à la guitare qui a enregistré et mixé Knife et qui est aussi un des deux proprio de Grimoire records (dont la particularité est d’enregistrer eux-mêmes dans leur propre studio tous les albums sortis par le label), Darin Tambascio (basse), Ben Price (batterie) et Eric Rhodes (chant), Mast Year bénéficie d’un son de malade qui arrache tout sans jamais faire mal aux oreilles. Remet une pièce dans le juke-box. Noise-rock (de) furieux et fracassant, Mast Year met tous les potards dans le rouge sans jamais craindre la surchauffe et l’explosion anarchique. La maîtrise est totale. La tension est à son comble. Tous les paramètres du noise-rock sont en place. La basse monstre les muscles et flingue à tout-va. Le chant possède cette urgence naturelle couplé à des passages parlés pour accentuer l’intensité, voir un surprenant moment très guttural au début et pendant Loser, pour un grain de folie qui rend tout plus fort. Et Knife n’est pas qu’une affaire de puissance et de démonstration de force. Il insuffle une bonne dose de poignant, de ralentissement qui rend ce noise-rock encore plus violemment beau à l’instar du dernier titre Golden Winter ou l’incroyable In Tandem, d’arpèges en cristal reflétant un noise-rock aussi agressif qu’incandescent. Six titres énormes, six bombes qui convoquent autant Bastro que Buildings pour un dynamitage en forme de feu d’artifice. Jouissif à mort.

SKX (13/05/2023)