mammock
venerate
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Mammock
Rust LP
Venerate Industries records 2022
Mammock, cétait ce groupe grec sorti de nulle part qui nous
avait scotché avec leur premier album Itch.
Le quatuor dAthènes revient avec Rust et cest la même
claque. La chance ne frappe jamais deux fois au même endroit. Mammock
possède un réel talent pour transcender le noise-rock, le
magnifier à partir déléments répandus,
en faire des morceaux qui ne sont quau nombre de sept mais qui marquent
tous profondément. Et encore, le titre douverture Amelia
est un instrumental ou presque assez court à tendance atmosphérique
vaporeuse. Après cest tapis rouge. Car le sang coule plus
vite et na pas le temps de rouiller. Its better to burn out
than it is to rust. Citation reprise sur linsert et que lon
doit à Jeff Blackburn, pote de Neil Young qui lavait transformée
en Its better to burn out than it is to fade away sur Hey Hey, My
My et funestement célèbre car Kurt Cobain lavait mentionnée
dans sa lettre de suicide. Il vaut mieux brûler que rouiller, dont
acte. Rust se consume par les deux bouts, sans précipitation mais
avec une incandescence rare. Tout est histoire de dosage. Davantage finement
construit que complexe mais sans cesse percutant. Évolutif, Rust
semble dérouler une histoire accidentée, passer par des
tempéraments multiples dont lombrageux reste la tendance
principale tout en restant limpide et mélodique juste ce quil
faut. Agressif et mélancolique. Trépidant et mesuré.
Clair et dissonant. Les sept minutes du titre de sortie Away From Them
sont un excellent résumé de la capacité de Mammock
à emmagasiner tous ces scénarios possibles. Dun début
tout en douceur aux violentes rafales de batterie, de cette pression qui
ne cesse de saccumuler jusquà la délivrance
qui illumine tout avec les churs virils du bassiste et batteur digne
dun Neurosis, Mammock nous fait la totale et cest splendide.
Rust, cest aussi un beau travail sur les sonorités diverses,
les effets variés, les changements de tonalités, un noise-rock
riche qui heurte parfois les rivages dun psychédélisme
tortueux et sombre. Et des idées plein la besace comme toute la
partie percussive affolante de Last Days Of The Second Elephant Man, les
nombreux riffs fertiles en extase, triturés, nervurés, changeants
(Jasmine Skies) mais sans oublier la tradition avec une belle introduction
à la basse estampillée Jesus Lizard sur Dancing Song. Mammock
vient de publier un album une nouvelle fois dingue. Il est grand temps
de vous mettre ce nom dans la crâne.
SKX (29/01/2023)
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