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Living Under Drones
Knot On Knot – LP
CGTH/Dischi Decenti/Fonoradar/Mad Schnauzer/Mind The Cat/Nothing To Harvest/Ojala Este Mi Bici/Rebel Kollektiv/Studio From The Down/SweetOhm/Rumori In Cantina/Ypoga K94/Troppistruzzi records 2023

Living Under Drones, c’est pas du roman d’anticipation mais un nom qui résonne trop fort dans le présent. Par contre, ce qu’on a pas su anticiper, c’est la sortie de Knot On Knot. Un troisième album publié en 2021 mais uniquement en version digitale. Il a fallu attendre 2023 pour que des labels ou distro s’occupent de la version vinyle et treize entités ont été nécessaires. Un chiffre porte-bonheur pour extraire Living Under Drones du ciel de l’anonymat. Comme quoi, rien ne vaut un bon disque physiquement présent pour faire parler de votre groupe dans des largeurs plus grandes.
Quoique, ce troisième album de ce groupe grec (Athènes) a bien failli passer à la trappe. Heureusement, une âme bienveillante qui se reconnaîtra a su trouver les mots pour que j’insiste sur l’écoute. La raison de ce scepticisme ? Encore un album de post-hardcore-metal instrumental avec des compos qui durent des heures et des titres ridiculement longs à faire passer ceux de Sumac & Keiji Haino pour des raccourcis. Un air de trop entendu ne donnant pas envie d’aller plus loin.
Alors qu’en fait, Living Under Drones voit plus loin et plus grand, bien au-delà qu’un simple champ post-hardcore-metal. Le trio embrase une dimension noise et expérimentale, malmène en profondeur un paysage sonore qui n’est plus cousu de fil blanc, violente les mélodies, insuffle une magnifique intensité comme sur Waiting My Turn (vous avez droit à la version courte des titres) dont le niveau de bordel et d’urgence grimpe crescendo dans une démarche de terre brûlée belle à entendre. Living Under Drones arrive même à faire bref (entendez sous les cinq minutes) par deux fois, survolant ainsi des territoires noise-rock franchement abrasifs qui secouent puissamment, montrant en condensé toute la force de frappe dont est capable le trio. Quelques larsens plus loin dans les gencives et dont le groupe est friand, Knot On Knot repart sur des cavalcades épiques, denses où il pourrait être encore question de Sumac, lamine sans écraser, laisse parfois une chance à son adversaire de respirer mais c’est pour mieux l’achever dans des compos aussi brutales que intelligemment élaborées. Les titres deviennent des paroles à part entière, notamment le sixième qui fait trois kilomètres de long, tout comme sa durée, onze minutes et quelques infernales avec plein de tiroirs à l’intérieur qui finissent tous par vous claquer sur les phalanges pour un album enregistré live pour que ça sonne encore plus sauvage et vrai que nature. Il ne faut pas se fier aux apparences avec Living Under Drones, un groupe qui sera désormais dans nos radars.

SKX (09/12/2023)