lastrizla
venerate


Last Rizla
Noise Without Decay – LP
Venerate Industries records 2023

Last Rizla est un groupe qui vient de Grèce, Athènes exactement et Noise Without Decay peut être considéré comme son premier véritable album. Le quatuor existe pourtant depuis quatorze ans mais il a surtout et essentiellement été adepte des enregistrements avec peu de compos mais qui durent longtemps. Entre le premier six titres remontant déjà à 2009, le EP 3 titres Seamen voguant pas loin de la demi-heure en 2014, un 10’’ en 2017 avec deux titres et Mount Machine, un autre EP 3 titres qui s’étale sur la durée, ça nous faisait un ratio de quatorze morceaux en neuf ans. On se la coule douce à Athènes.
Mais après un silence de cinq ans, Last Rizla revient armer d’intentions différentes. D’un post-metal majoritairement instrumental, Last Rizla a évolué vers des atmosphères plus tendues, un chant qui s’est affirmé pour déboucher sur Noise Without Decay, album où les morceaux se sont écourtés pour embraser les affres du noise-rock. Grand bien leur fasse. Le chant ne se cache plus. On peut regretter sur la longueur qu’il soit systématiquement beuglé sur un ton où les variations sont minimes. Mais c’est le signe d’une envie d’en découdre, de mettre la pression, d’aller droit au but qui sont bien plus présentes.
Last Rizla reste tout de même une belle machine à riffs avec une rythmique appuyant de tout son poids. Les passages instrumentaux sont encore légion, un morceau restant même sans voix de bout en bout (B53), ça bastonne à tous les étages, ça se débat dans des joutes aussi épiques que musclés, le lourd le disputant à la densité qui colle au sol. Cependant, une fois passé cette impression de gros parpaing pris en pleine tronche, Last Rizla surprend par son agilité, sa dextérité (sans jamais en rajouter) et même sa subtilité à construire des structures qui font preuve de souplesse et diffuser un tissu mélodique permettant de respirer et traverser les nuages les plus orageux. Les compos s’élèvent et n’en sont que plus prenantes. Noise Without Decay prend ainsi tout son sens. Rien ne se perd chez Last Rizla et tout est bon (ou presque).

SKX (12/11/2023)