
kunstwaffe
reptilian
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La
Glissiere
Autobaños – LP
Kunstwaffe/Reptilian records 2022
Warlock Hearts - 7’’
Kunstwaffe records 2023
Le nom du
groupe sonne français. Le nom de l’album sonne espagnol. Mais
c’est américain. Denton même pour être précis,
Texas. Et le principal acteur de La Glissiere sans accent grave n’est
pas un inconnu. Christian Breit. Son nom est synonyme de White
Drugs, groupe dont on ne cesse de vous vanter les mérites dès
que l’occasion se présente. Breit était aussi dans
le coup sur le dernier Hoaries
et avec La Glissiere, il mène la barque tout seul comme un grand.
Guitare, basse, batterie, chant, synthé, enregistrement mais il
s’est tout de même fait aider par quatre autres musiciens (dont
les noms ne me disent rien du tout) dans des proportions inconnues sur
les huit morceaux de Autobaños.
En tout cas, la sensation d’écouter pleinement un groupe est
totalement présente. Les chœurs le prouvent d’entrée
de jeu sur le titre d’ouverture Irlir. Et reviennent régulièrement.
La Glissiere coulisse sans anicroche comme une seule unité mais
c’est pas pour ça que La Glissiere est gage de sécurité
et zigzague dangereusement et insaisissable entre plusieurs bornes musicales
qui restent floues. Ça va trop vite et ça louvoie, bizarre
et limpide pourtant, déviant mais qui claque. La Glissiere construit/déconstruit
des chansons punk qui sont coupés à la hache (Irlir),
fait la part belle aux synthés retors que seule la batterie et
le chant de Breit perturbent à moins que ce soit le contraire (Groinaroma)
alors que le titre précédent, Overpunk faisait magnifiquement
éclater les guitares avec un riff bien accrocheur en ligne rouge,
se joue des mélodies en leur versant de l’acide sur la tronche
et ne peut s’empêcher d’infiltrer les structures qui coulent
de source avec de multiples effets. Ça peut être froid, distant,
répétitif comme du Spray Paint (Social Maverick)
avec l’écho d’un sonar en guise de gimmick ou éminent
plus rock’n’roll avec le chant de Breit sans cesse sur la braise
(RMMR). Les déhanchements font parfois des pas du coté
d’un garage-rock bien sec (Bluebonnet Plague) ou se triturent
les genoux sur la longue chevauchée convulsive à tendance
hallucinogène de plus de cinq minutes de W.drawall$ tout
en jouant également dans la cour du noise-rock hybride et consanguin
de chez Hoaries. Qu’importe le prisme par lequel vous abordez ce
disque et c’est ça le plus fort, Autobaños forme
un album cohérent avec que du morceau qui crée de l’accoutumance,
délicieusement singulier toujours et brillant au final.
 
 
Février 2023. La Glissiere retourne glisser sur les pentes hardies
et de plus en plus arides d’une musique qui ne dit pas franchement
son nom. Sauf que La Glissiere tend le cou vers quelque chose de plus
en plus répétitif, avec une guitare aigrelette sur la corde
raide qu’une tentative de solo tout en dérapage dérange
judicieusement sur le titre principal Warlock Hearts. Face B, La
Glissiere sort la boite à rythme ou un truc qui lui ressemble fortement
sur Karrage Kids pour une option minimaliste punk où Breit
semble agir et faire tout, tout seul, genre The Fall en promenade au Texas
avant qu’une vraie batterie débarque battre le rappel pour
clôturer les débats. Dernier morceau, Ah Heck Lee
est la compo la plus rock et tendu avec une basse vibrante qui abat le
gros du boulot pendant que la guitare piquante lui tourne autour comme
un moustique. Pas aussi convaincant que l’album mais toujours bon
à prendre.
SKX (09/03/2023)
 
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