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Knife The Symphony
All The Wrong Turns Taken To Get Here - LP
Phratry records 2023

Knife The Symphony, le retour. Le trio de Cincinnati avait brièvement repointer le bout de son nez incognito sur un split single en compagnie de Nonagon mais c’était déjà en 2017. Il faut remonter deux ans plus tôt pour retrouver une trace plus tangible lors d’un split album avec Smoke Signals. Et il faut même rembobiner jusqu’à 2009 pour le dernier véritable album de Knife The Symphony. Ce qui n’est nullement un problème pour ce groupe car, comme dit précédemment, plus Knife The Symphony vieillit, plus la lame devient tranchante et la symphonie étincelante.
All The Wrong Turns Taken To Get Here confirme cette disposition naturelle. Le trio n’a pas pris que de mauvais virages pour arriver ici. Malgré cette longue pause, il suit son chemin sans trembler, embellit sa ligne directrice à chaque parution, zigzague avec brio entre un emo-hardcore à la Dischord records, le saillant du noise-rock et la spontanéité du punk, les mélodies fougueuses et les rythmiques frénétiques qui grondent. Avec tact mais sans fioriture. Avec passion et une rage communicative.
Hormis deux titres instrumentaux en mode acoustique et apaisé (Mile Marker) avec option banjo pour Wilding II, ce troisième album présente un groupe de plus en plus près de l’os, jouant avec vitesse et précision, une habilité technique qui passe comme un éclair, l’impression que ça tricote sévère et que les plans s’enchaînent sans arrêt mais tout est exécuté avec une facilité déconcertante et une limpidité confondante, c’est juste une question de talent de la part d’un trio qui aime jouer et jouer encore, se trouve les yeux fermés au sein de structures parfaitement travaillées. Les mélodies sont pris dans un tourbillon de fièvre, ça cogne mais ce n’est jamais méchant, agressif et continuellement explosif tout en restant alerte, sec et anguleux. Et avec l’appui d’un chant ardent et de chœurs multiples, l’effet est foudroyant et irrésistible. Et quand il leur prend le désir d’allonger le tir sur les presque sept minutes de A Light Withheld/Thermo-Man dont l’intro est tout en douceur, le trio montre tout sa virtuosité pour vous emmener dans les méandres d’une tension belle et qui met les nerfs à vif.
Knife The Symphony, un groupe trop rare démontrant une nouvelle fois tout son savoir-faire et sa vista pour publier un disque qui mérite toute votre attention.

SKX (22/02/2023)