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Kal Marks
My Name Is Hell – LP
Exploding In Sound records 2022

Kal Marks ne m’avait jamais marqué jusque là. Un vague nom que je voyais passer épisodiquement ajouté à un manque de curiosité mais Kal Marks ne me paraissait pas capital. My Name Is Hell change totalement la donne. Quand le chanteur-guitariste Carl Shane s’est retrouvé tout seul en 2020 après le départ du bassiste Michael Geacone et du batteur Alex Audette, Kal Marks aurait très bien pu être mort et enterré. C’était sans compter sur la farouche volonté de Shane qui avait encore en stock des morceaux inexploités.
Reformatage des données. Kal Marks est passé à quatre avec l’arrivée du batteur Dylan Teggart (A Deer A Horse), le bassiste John Russell et surtout l’arrivée dans le paysage de l’inamovible trio depuis 2011 d’une seconde guitare jouée par Christina Puerto (Bethlehem Steel). Et là, c’est jackpot, Kal Marks encaisse les dividendes du changement.
Kal Marks a toujours évolué à la lisière de plusieurs styles. C’est encore plus flagrant avec ce cinquième album. Une variété accrue d’ambiances, de dynamiques, de contrastes. Des mélodies plus nombreuses et fortes et encore plus de raffut. Il a fallu toute la science de l’enregistrement de Seth Manchester pour mettre en forme et donner vie à ce magma sonore qui peut sonner incroyablement limpide mais aussi totalement boueux, lumineux et épais, s’enfoncer dans un chaos âpre et bruyant et ressortir laver de toutes les saletés et devenir terriblement accrocheur, ce qui est le cas d’à peu près toutes les compos.
Noise, indie, punk, lourd, puissant, post-punk parfois à la Protomartyr avec le chant démonstratif de Shane qui opte pour autant de tonalités que sa musique est mouvante, My Name Is Hell te fait pas subir l’enfer, il le rend plus ardent et diabolique. Passe sans sourciller du rouleau-compresseur, violent et bref Debt (avec son intro marrante) à plus d’insouciance et de sautillant avec My Name Is Hell pour déboucher sur l’imparable Ovation, tube en puissance de cet album, une vraie gourmandise. Et des morceaux qui mettent le frisson tout en électrisant les foules, My Name Is Hell en compte un paquet comme Who Waits, Shit Town et New Neighbor, des passages qui envoûtent ou bastonnent sans coup férir. Et mine de rien, Kal Marks fait son truc bien à lui. Une très belle surprise.

SKX (15/01/2023)