eyesoreandthejinx

Eyesore & The Jinx
An Ideas Man / Do What You Love – 7’’
Self-released 2023
The Exile Parlour – 10’’
Eggy records 2020

Eyesore & The Jinx, soit en gros l’horreur et la malédiction. Faut pas être superstitieux ou vouloir conjurer le sort pour s’appeler ainsi. Un trio de Liverpool qui vient de sortir son deuxième enregistrement d’une vie qui a commencé en 2018. Un single à la pochette on ne peut plus sobre et que seul un petit autocollant vient égayer. Entre ça et leur patronyme, ce groupe semble fait pour vous pourrir le moral. Alors que non, Eyesore & The Jinx pratique un post-punk réjouissant qui doit autant à Badgewearer qu’à toute la scène écossaise symbolisée au début des 80’s par le label Postcard records avec des groupes comme Fire Engines et Josef K sans oublier le coté funky tordu de Talking Heads. An Ideas Man avec ses cowbells et sa rythmique irrésistible et aussi fondante que sa guitare qui fait des merveilles est un antidote à toute déprime tout en offrant un aspect tranchant et revigorant. Impec. L’autre face Do What You Love a également du répondant. Le chant du bassiste Josh Miller est plus parlé que chanté, ce qui semble une règle d’or dans la scène post-punk actuelle mais avec son accent local prononcé et l’aplomb qui en découle, ça passe crème. Un single enregistré par Daniel Fox (Gilla Band), ce qui n’apporte strictement rien à l’approche de Eyesore & The Jinx mais il fallait bien finir cette chronique.





Ou plus exactement faire le lien avec The Exile Parlour qui avait été également mis en boite par Fox. Quatre titres qui datent de 2020 mais quand c’est bon, on ne compte pas les années. A écouter les premiers titres du trio disséminés sur leur bandcamp, on s’aperçoit qu’une dimension garage-rock’n’roll imprégnait leur approche. Elle affleure encore sur The Exile Parlour, se fait plus noisy, tendue mais percute avec une rythmique de plus en plus entraînante, des riffs qui mettent de bonne gifles rafraîchissantes, malicieux et des structures qui se développent, se font plus imprévisibles à l’instar des cinq minutes et quelques de The Ballad Of Big Joe. Contrairement à ce que leur nom laisse présager, Eyesore & The Jinx a mis toutes ses chances de son coté pour devenir un groupe qui n’est que délice et attirer le bon œil sur lui.

SKX (17/06/2023)