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The Drin
Engines Sing For The Pale Moon – LP
Drunken Sailor records 2022

The Drin est le projet en solitaire de Dylan McCartney. Un gars de Cincinnati qui a de multiples groupes sur le feu. The Serfs, Mardou, Vacation, Crime Of Passing et ce n’est sûrement pas fini, avec plein de disques publiés en même temps ces deux dernières années. Un hyperactif qui a dû se retrouver bien coincé pendant le confinement. The Drin sent le désœuvrement, la solitude et la morosité. Ça sent surtout le quatre-pistes dans un coin poussiéreux de sa chambre. Et lo-fi, Engines Sing For The Pale Moon l’ait assurément. D’ailleurs, c’est sorti à l’origine en mars 2021 sur une modeste cassette limitée chez Future Shock. Et il n’avait sûrement pas prévu que cet objet allait tomber entre les mains d’un label anglais. Encore moins que ce dernier craque dessus et en sorte une version vinyle un an plus tard.
Car Engines Sing For The Pale Moon n’est pas qu’un disque bricolé par un gars qui s’amuse à tout faire ce qui lui passe par la tête, expérimenter, engendrer des accidents ou laisser la bande se dérouler pendant qu’il triture les sons. Les engins de The Drin ont crée une ode à la lune pâle qui transperce la grisaille et éclaire comme un douce hypnose les lendemains incertains. Un pied dans le post-punk de PIL avec parfois une ligne de basse, une mélodie évoquant en pointillé Joy Division (Full Moon Natural Sickos ou Down Her Cheek A Pearly Tear), un vent froid mais avec un chant léger à la rencontre des courants venants de la Nouvelle-Zélande, Flying Nun records et sa horde de groupes au parfum mélodique inné et singulier, voir Xpressway records et Peter Jefferies, Exek également, c’est à dire que le Velvet Underground n’est jamais loin, tout ça enfumé dans un halo général aux consonances dub. Textures cotonneuses ou rythmiques motoriks, mélodies qui manquent de se casser la gueule, engluées dans une mélancolie poisseuse ou morceaux qui se tendent, nerveux et agiles, Engines Sing For The Pale Moon est une drôle de collection de compos attachantes, intemporelles, célestes et joyeusement désabusées. Et ce n’est qu’un début. Depuis, Dylan McCartney a sorti un second album en septembre dernier, Down River In The Distance, sur le label allemand Mangel et un troisième sort à la fin du mois de janvier, Today My Friend You Drunk The Venom, et cette fois-ci en mode véritable groupe. The Drin n’a pas fini de sonner à votre porte.

SKX (12/01/2023)