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araki
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Dalès
Écorces – LP
Akènes/Araki records 2023
Second album pour le duo Dalès qui repart musicalement et visuellement
sur les bases identiques de Akènes.
Personnel inchangé (de l’artwork à l’enregistrement)
pour un plaisir encore plus grand. Et question plaisir, Dalès ne
s’en est pas privé en enregistrant une seconde version de
Akènes pendant qu’il mettait en boite Écorces.
Un Akènes
bis avec des morceaux remaniés dont Duende qui prend
de l’ampleur avec huit minutes supplémentaires valant le détour.
C’est qu’on aime bien faire les choses chez Dalès, prendre
son temps, sortir des sentiers battus, peaufiner, musarder, quitte à
refaire si ça leur chante. Deux musiciens qui résistent
à leur façon à l’urgence hypermoderne qu’il
est écrit en présentation sur leur site. Le duo situé
à Saint Rémy La Varenne (dans les environs d’Angers,
troisième rond-point à droite après l’arbre,
direction Tours) va une nouvelle fois matérialiser cet état
d’esprit avec neuf compositions qui suspendent le temps et le monde
qui l’entoure tout en le rendant fantasmé et un peu plus doux
à vivre.
Une guitare et ses effets, une batterie et l’évasion est absolue.
Aérien, agile et nerveux, spleenesque et tourmenté, d’une
grande et belle fluidité et habilement accidenté, sur du
velours avec le gant de crin dans l’autre main, le duo s’inscrit
dans la lignée d’un Cheval De Frise et L’Effondras pour
diffuser une charge émotionnelle toute en subtilité mais
réellement marquante.
Avec de magnifiques mélodies (Lucioles) d’une guitare
qui est tout un poème et d’une belle richesse, un jeu de batterie
léché et inventif, des montées d’adrénaline,
du relief et du virevoltant comme Lubjà et Hilwesin
ou du plus délicat et apaisé (Le Chant Des Visages,
Fao). Et en apothéose, les dix minutes finales de Aïhadusei.
Un grand moment de prestidigitation, l’hypnose garantie ou comment
ne plus toucher terre sans prendre de substances illicites avec cet incroyable
passage, cette grimpée de sève et de fièvre en totale
lévitation quand la batterie s’emballe et la guitare tisse
un canevas mélodique et une ambiance aussi crépusculaires
que magnétiques. De la très haute volée pour conclure
Écorces, un album fait d’un bois rare, intemporel,
qui résistera à tout et vrai réconfort dans ce monde
qui perd les pédales.
SKX (02/07/2023)



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