bothers
dirtcult

Bothers
II – LP
Dirt Cult records 2022

Le deuxième album de Bothers s’appelle II alors que le premier s’appelait I. Les pochettes se ressemblent étrangement, comme dans un jeu de miroir cauchemardesque. Dirt Cult est toujours aux opérations. C’est donc sans surprise que la continuité est le maître mot du groupe de Portland et que ce nouvel enregistrement prend fièrement le relais. Le contraire aurait été étonnant. Bothers ne pratique pas un style musical propice aux grandes (r)évolutions. Le punk-rock et tous ses dérivés chevillés au corps, le trio connaît le prix de la terre et la valeur du labeur et ne va pas faire les marioles en s’inventant une histoire. C’est ça qu’il aime et il va cent fois sur les amplis remettre son ouvrage. Dans le rouge de préférence. Option Hot Snakes et toute la clique Swami revisités par Leatherface et karcherisé par Planes Mistaken For Stars. Et pas que pour ce beau grain de voix qui a bouffé du gravier et du tigre. Bothers aime aussi les mélodies viriles et que ça s’adressent aux tripes et quand ça ne traîne pas en route avec une poignée de morceaux qui testent le cardio du batteur avant d’exploser au bout de deux minutes suicidaires (les morceaux, pas le batteur). Et puis quand ça laisse un goût de poussière, pas net sur les bords et bien revêche. Bothers enchaîne donc de la compo intrépide qui met le feu aux poudres et l’entretient (le feu) dans une grande gerbe punk et rock’n’roll avec quelques hymnes qui font des ravages à l’instar de Bad Intentions, Black Teeth Sadness et en gros, toute la face B un poil plus inspirée. Car il serait juste de préciser tout de même que ce second album ne fait pas tout pareil que le premier. Il allonge sensiblement et globalement le tir comme l’ultime titre Darker Eyes qui va au-delà des six minutes, apporte un brin de subtilités et de reliefs supplémentaires, des chœurs qui se font plus présents pour contrebalancer la férocité du chant principal et un aspect mélodique renforcé sous le déluge. En tout cas, une belle tranche de vie et de rock.

SKX (06/06/2023)