asbestosworker
learningcurve
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Asbestos
Worker
The Seperation LP
Learning Curve records 2022
Aucune idée si le boulot de Josh Stever est dans le domaine de
lamiante mais Asbestos Worker est son bébé, son projet
solo et il est hautement toxique. Sil est désormais accompagné
par Wade Walsh à la basse et Jason Peterson à la batterie,
cest sans doute uniquement pour la scène ou alors les prochains
disques car pour ce second album, Stever a tout écrit, joué
de tous les instruments et enregistré lui-même en septembre
2019 les onze morceaux de The Seperation. Qui sécrit
bien ainsi sauf sur les ronds centraux du vinyle où là,
cest bien marqué The Separation. Allez comprendre.
Par contre, ce qui semble comme acquis, cest que Stever a composé
cet album juste après sêtre séparé avec
sa femme et, faute de frappe ou non, ça fait mal. Et que sur la
pochette, en rouge sur une maison qui a lair abandonnée et
délabrée, il est écrit un truc en italien qui semble
se traduire par Laissez tout espoir aux personnes intéressées.
Tu le sens bien ce vent doptimisme souffler sur les fondements de
The Seperation ?
Asbestos Worker a la haine et il le fait bien sentir. À travers
les paroles qui ne transpirent vraiment pas lamour de la vie et
de son prochain. Et encore moins de sa propre personne. Avec une bonne
once de provocation et dhumour noir. You came in to this world
as a failure, and its what you will always be. À bout
portant avec une musique qui pilonne la cervelle. Asbestos Worker ne fait
pas dans la dentelle. À Minneapolis, ça ne rigole pas tous
les jours. Cest rudimentaire et brutal. Rigide et répétitif.
Un vérin sidérurgique qui écrase et écrase
encore, roule et compresse. Ambiance agressive. Cadence soutenue. Tu nentends
pas les détails ni les cris. De la fonte provenant de la même
source que feedtime
ou Brainbombs avec le chant (et un peu plus que ça dailleurs)
de Killdozer et le gras de Tad. À chaque morceau, tu remets louvrage
sur léchafaud. Abnégation qui trouvera son échappatoire
dans ces répétitions nihilistes et cette force de frappe
implacable.
On sent tout le poids dun projet solitaire, de structures cycliques,
dun plan que Stever déterre et fait tourner à en crever
tout en prenant soin de le cogner pour quil se torde à sa
volonté. The Seperation finit par prendre forme, montrer ses bosses,
ses plaies résonnant dans lécho omniprésent
de cette voix grondante dun gars qui vit lenfer tous les jours,
sa violence propulsée par un groove aussi basique quanéantissant
et mine de rien, emmène sans coup férir dans un rouage fatal
assez irrépressible comme sur Accountability et Public
Shapes, sa basse qui bombarde et son absence totale de solo de guitare.
Sur I Hope You Get Greased, une reprise de Bugs
And Rats, Stever se contente de répéter le titre encore
et encore et ça convient parfaitement à Asbestos Worker
qui a su mettre suffisamment de graisse dans cet engrenage rustre pour
que ça coulisse sans (trop) forcer tout en préservant des
frictions primaires et discordantes qui font les albums qui accrochent.
SKX (24/03/2023)
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