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Work Party
My Best Days Are Behind Me – LP
Triple Eye Industries records 2021

Quel plaisir de revoir quasiment tout les anciens membres de War Brides reformer un nouveau groupe. Excepté le batteur, Tristan Widloe (chant), Grant Craig (guitare) et Justin Widloe (basse) ont remis ça ensemble avec un nouveau batteur, Brandon Syph. Richie Townsend, le préposé à la batterie chez War Brides n’est cependant pas oublié. Il est crédité du morceau Homeowner qui était une compo à l’origine figurant sur le EP pizza Complacent de War Brides. C’est que Work Party a le sens de l’amitié très développé pour un groupe de Chicago qui apparaît avant tout comme une bonne bande de potes désireux de profiter au maximum des réjouissances de la vie. Quand bien même tu joues dans un groupe de noise-rock et que tu envoies du gros bois comme un bûcheron revenu de six mois du Sahara. Ne me demandez pas ce qu’il foutait dans le désert, c’était juste pour l’image. Et l’image, elle vaut ce qu’elle vaut aussi pour Work Party parce que c’est loin d’être le groupe le plus virulent et méchant de la planète noise-rock. Les forêts peuvent respirer.
Ce qui n’empêche nullement de s’enflammer parce que Work Party insuffle suffisamment de chaleur rock’n’roll à un disque plein d’entrain, de cambouis et d’aspérités pour que ce premier album enthousiasme les plus blasés. Le cri débile qui ouvre soudainement l’album ponctué d’un oh men et les handclappings d’un titre qui parle de lui-même (Drunk Conference Call) sont les signes que ce noise-rock va faire couler la sueur et donner le sourire. My Best Days Are Behind Me, le titre d’un mec en pleine crise de la quarantaine mais qui ne va pas s’en laisser compter pour autant. Et avec une bonne dose d’humour et d’auto-dérision/flagellation à l’instar des paroles tordantes de NFG qui sentent la bonne grosse lose, ça passe tout de suite mieux.
Mais si ça rigole dans les paroles, Work Party fait le job pour assouvir nos bas instincts en matière de noise-rock. Pas un groupe de besogneux, les gars connaissent la recette et savent la transcender. Ça crochète à tout va, ça éructe avec style, le groove est saignant et Work Party invoque autant Jesus Lizard que Hawks sur l’autel de l’exaltation où brutalité et agilité n’ont jamais aussi bien cohabité. Avec ce qu’il faut de tension larvée et de mid-tempo appuyés pour saliver sous les coups de butoir. Et avec au passage une reprise, Crawl Home, un titre écrit notamment par PJ Harvey et Josh Homme pour les fameuses Desert Sessions en 2003 et un morceau de sortie digne du meilleur Ils, Stay Out Of The Woods. Encore une histoire de bois et Work Party a très bien fait d’en sortir. Leurs meilleurs jours sont devant eux.

SKX (20/02/2022)