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Wolfhounds
Bright And Guilty – 2xLPs
Optic Nerve records 2022

Éternels Wolfhounds, encore et toujours. 37 ans que ça dure. Une marotte de Perte & Fracas, un amour de jeunesse refusant de s’éteindre. Et qui n’a pas de raison de s’éteindre puisque les deux albums publiés depuis la réactivation du groupe ont apporté toutes satisfactions. Alors quand Optic Nerve a décidé de rééditer Bright And Guilty paru à l’origine en 1989 sur Midnight Music, j’ai fini par craquer. En 2015, j’avais su résister quand le même label avait réédité le premier album Unseen Ripples From A Pebble. Mais le bleu ciel du vinyle m’a trop fait de l’œil. Ébloui pour la vie par Wolfhounds. Ou comment ne pas crier avec la meute. En 1989, personne n’avait voulu du groupe anglais qui avait pourtant misé gros sur ce disque, lui qui évoluait dans la vague des My Bloody Valentine ou House Of Love. Ce fût le bouillon ou presque. Le succès d’estime au mieux comme on dit dans ce cas là pour être poli. Dans le beau livret douze pages, plusieurs coupures d’articles dont une se demandant why aren’t they famous? après les avoir vus en concert avec Dog Faced Hermans ou la chronique de Bright And Guilty de Simon Williams qui commence par Had they fortunate enough to have been born in New York, the Wolfhounds would now be huger than huge (…). The Wolfhounds’ only mistake was to admit they come from Romford. La plupart des journalistes vantaient leur musique, aimaient les disques des Wolfhounds mais ils n’en ont pas vendu un. Pas la bonne dégaine, pas la bonne tronche, pas la bonne coupe de cheveux et des pop-songs noisy et acides bien trop intelligentes et dérangeantes pour faire un carton. Bright And Guilty est repris à l’identique. Pas de remastérisation ou autres coups de pinceau pour ce disque parfait qui n’a pas besoin de se refaire une jeunesse. Mais les paroles en plus sur le livret et des photos d’époque pour juger de leurs coupes de cheveux. Sur le deuxième vinyle, les faces B des maxis Son Of Nothing, Rent Act et Happy Shopper sont repris. Pour les raretés, Optic Nerve a dégoté une version démo de A Mess Of Paradise qui était déjà très au point ainsi que deux reprises des Kinks. La première, I’m Not Like Everybody Else (ce titre leur va si bien) figurait sur la compilation Shangri-La, A Tribute to The Kinks et la seconde, Set Me Free, est le seul titre totalement inédit de ce double-album. Est-ce que ça justifiait l’achat de cette réédition pour celui qui a déjà tout ? Non, cette reprise ne le justifiait pas. Mais pas besoin d’excuses à la con pour se procurer des disques de Wolfhounds. Vous n’avez qu’à (re)lire la page d’histoire consacrée au groupe de Dave Callahan (futur Moonshake) pour comprendre, ou pas, si jamais ce groupe intéresse encore quelqu’un.

SKX (04/11/2022)