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Satón
Ni’in – LP
Araki/Fresh Outbreak/Yoyodyne/Shove records 2021

C’est la première fois qu’un groupe mexicain va être chroniqué dans ces pages. Et on le doit à une collaboration entre quatre labels français et italiens qui ont décidé d’exporter à nos oreilles Satón, trio de Mexico. C’est beau la mondialisation. C’est d’ailleurs tellement beau que Satón pourrait venir de n’importe quel endroit de la planète. La musique du trio ne présente aucune caractéristique locale, rien qui indique la provenance qui ferait que ça sonne pas comme chez le voisin, à part le chant en espagnol mais avouons que ça fait très léger et surtout, le chant est incompréhensible (mais les paroles figurent sur l’insert). C’est la grande internationale du hardcore et ça me va sans problème parce que c’est partout pareil. L’Appellation d’Origine Protégée de la musique, c’est pas pour demain.
Ni’in est le deuxième album de Satón (plus précisément un mini-album, seulement six titres pour 23 minutes) et signifie dans une langue indigène mexicaine se trouver soi-même. En l’occurrence, une entité très sombre, agitée, en colère. Il fait pas bon d’être eux. La catégorie est au noise-hardcore qui doit autant à des groupes comme Gerda ou Deadguy qu’à des nerveux spasmodiques qui hurlent à la lune et préconisent le chaos comme solution ultime pour remettre de l’ordre. Heureusement, Satón ne tombe jamais dedans (le chaos) et offre des morceaux qui cognent dur, durablement, résistent à tous les chocs avec un paquet de densité pour que ça tienne bien au corps et un sens de la violence jamais gratuite. Encore mieux et c’était plutôt inattendu vu la tension que le trio promet dès l’incendiaire premier titre Ver Desvanecer, Satón aime fréquemment casser le rythme que le batteur a souvent frénétique en agençant des atmosphères apaisées comme toute la fin de Decaer ou le début de Del Negro De La Nada, Al Azul Del Cielo et autres menus passages bruitistes voir doucement mélodiques sur pratiquement l’ensemble des compos. Mais gare à chaque fois au réveil et aux intenses montées d’adrénaline. Une musique aux origines multiples mais Satón le fait super bien. Si le Mexique possède d’autres groupes de cet acabit, je suis preneur.

SKX (31/01/2022)