mopbuckets
order05
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Mop
Buckets
s/t 12
Order05 records 2022
Un mop bucket, cest un seau à serpillière. En voilà
un nom de groupe très rocknroll. Alors du coup, Mop
Buckets lave son linge sale en famille. Michael Crain, Kevin Avery et
Mathew Cronk jouaient déjà ensemble dans Cunts (un album
en 2019 sur Ipecac). Les deux premiers ont fait partie également
de Retox
alors que Cronk était la moitié de Qui.
Sans oublier que Crain a aussi évolué avec Dead Cross, Festival
Of Dead Deer et des méconnus Kill
The Capulets et le dernier lascar, Ryan McGuffin, jouait dans Okie
Dokie. Une belle bande de vétérans établis à
Los Angeles qui nont rien perdu de leur fougue dantan.
Un premier six titres gravés uniquement sur une seule face et Mop
Buckets lave plus blanc que blanc. Punk-noise vérolé et
désabusé, la voix spéciale et aigre de Crain râpant
les illusions sans sabstenir de botter de nombreux fondements. Cest
tout de suite plus marrant. On pourrait situer Mop Buckets dans une certaine
continuité de Cunts mais le ton est bien plus mordant, acide et
nocif, se situant plus dans une filiation Moss Icon, Dead And Gone et
Year Future. Une tension sèche et qui met mal à laise
avec des phrases que Crain aime à répéter pour mieux
vous lenfoncer dans le crâne (comme Is there nothing you
can do sur Little Fucker). Une guitare piquante avec plein
de notes tordues, trafiquées et glissantes sur un terrain miné
par une section rythmique régulièrement dans le rouge filant
grand train sur les brefs Scroll (bien quà deux vitesses),
Making The Charts ou le trépidant Happy. Mais le
bonheur est aussi dans les morceaux plus contrastés (Drink I
Am Drinking et Little Fucker), quand le chant opte aussi pour
un mode plus parlé mais pas dénué dintensité
larvée, des morceaux plus inquiétants qui avancent en crabe,
toujours prêts à vous pincer quand vous vous ny attendez
pas. Une musique rugueuse, orageuse, incisive qui crache son fiel avec
délectation et savoir-faire. Mop Buckets revient faire le ménage
quand il veut.
SKX (09/04/2022)
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