moe
conradsound
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MoE
y Escalantes
Saint Vitus Dance - CD
Conrad Sound records 2022
On connaît lamour de MoE pour le Mexique. Leur album La
Bufa y faisait largement référence, de la pose renversante
pour la pochette à lenregistrement qui sétait
déroulé à León De Los Aldama. Cette fois-ci,
cest à Guanajuato que MoE a été mettre en boite
Saint Vitus Dance. Et cest surtout avec des musiciens du
cru que la collaboration sest effectuée. Oscar Escalante
(saxo baryton et cornemuse) et Martin Escalante (saxo alto) doù
le nom MoE et les Escalantes, père et fils puisque que Martin est
le fils dOscar. Un projet qui compte également Devin Brajha
Waldman, batteur et saxophoniste américain déjà présent
sur le disque de MoE en compagnie
de Bruxa Maria. Cinq titres dont lenregistrement remonte déjà
au 18 novembre 2019. On croit savoir pourquoi tout ça a été
retardé. Il a donc fallu attendre trois ans pour entendre cette
danse de Saint-Guy, traduction française de Saint Vitus Dance,
quand des corps malades sont pris de mouvements brefs, saccadés,
incontrôlables. Ce disque ne va pas arranger leur santé mentale.
Entre free-jazz, freeture noise, longs dérapages dans les marécages
du bruit et noirceur des saturations, de quoi perdre la boule et la coordination
des gestes. La basse émet une grosse vibration inquiétante.
Les cuivres sèment la tempête au début de The Greek
Fire et couinent à la lune pendant que la guitare émet
un long sifflement dangereux. Entendre une cornemuse sur les premières
notes de Bagpipes From Guanajuato ferait presque du bien. Et cest
vrai quil est pas mal ce morceau alors que franchement, la cornemuse,
même en photo, je peux pas (et cest un Breton pur beurre qui
vous parle). Mais le mariage de cette sonorité particulière
(et qui il est vrai nest pas joué de façon très
classique) avec le chant expressif de Guro Skumsnes MoE, les vibrations
de sa basse, la progression en intensité de cette longue compo
de dix minutes avec les éclats de la guitare et le rythme lentement
martial sculptent une étrange mélopée relativement
hypnotisante. A linstar du dernier album The
Crone, MoE aime raconter une histoire, étirer les ambiances,
dans un cadre moins rock et plus free, ce que fait très bien The
Sandman qui ne risque pas de vous endormir avec ces saxos impétueux,
tout comme les treize minutes finales de Saint Vitus Dance pour
lesquelles il faudrait inventer une nouvelle étiquette comme par
exemple le jazz-doom. Pas sûr que ça prenne (on me glisse
dans loreillette que ça existe déjà, ce monde
part vraiment en couilles). Comme il nest pas certain que ceux qui
aiment leur MoE plus carré apprécient cette offrande. Mais
Saint Vitus Dance (tout comme le disque avec Bruxa Maria qui sort
le même jour) symbolise toute la richesse et la liberté dun
groupe aimant nous faire tourner bourrique à défaut de nous
faire totalement convulser avec Saint Vitus Dance.
SKX (30/11/2022)
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