girlsinsynthesis
houndgawd


Girls In Synthesis
Konsumrausch – 12’’
Own It/Hound Gawd! records 2022

Très prolifique Girls In Synthesis. Le trio anglais n’arrête jamais. A peine un an après Shift In State, Girls In Synthesis sort un nouveau mini-album ou maxi si vous préférez, cinq nouveaux morceaux qui ne figureront pas sur le nouvel album qui pointe son nez dans un mois environ sans oublier un autre single qui a été sorti entre les deux. Faut-il prendre alors le titre Konsumrausch comme un doux sarcasme puisque ce joli mot allemand signifie consommation frénétique ?
Alors oui, on va en bouffer du Girls In Synthesis parce que c’est toujours aussi bon. La rage est en eux. Et l’inspiration ne les quitte pas. Le trio s’aventure même au-delà des neuf minutes sur Pulling Teeth qui occupe toute la face A. Format inhabituel permettant au trio de jouer avec nos nerfs. La rythmique tombe droit, métronomique. Mécanique grinçante, punk-noise rigide et fielleux, guitare noise qui dérape, répétitions faussement glaciales et angoissantes s’arrêtant brusquement avant les six minutes pour charbonner un paysage aux relents industriels qui va retrouver vie peu à peu avec un battement de basse comme un cœur stressé, des voix multiples énervées qui se croisent pour un climat anxiogène et bruitiste qui a fière allure.
Sur la face B, Envelopped enchaîne par la batterie de Nicole Pinto donnant une nouvelle fois cette impression de boite à rythme martiale, électronique. L’ambiance est toujours à l’oppression et la paranoïa. Le chant de John Linger n’est pas étranger à cette pression continue et la basse de Jim Cubitt est un organe vitale aussi froidement entraînant que cogneur qui fait basculer GIS du coté de la force sombre d’un Pop. 1280 quand les New-yorkais savaient encore faire du rock. La preuve encore avec le titre suivant Bypassing qui voit GIS utiliser des machines/synthés pour perturber leur punk-noise singulier. Toute une palette sonore à son service mais pas au détriment d’une compo qui devient vite entêtante avec cette drôle de mélodie qui s’insinue comme un poison. (Le court) Interlude porte bien son nom et le trio termine en beauté avec son morceau le plus rythmé, carré, punk, naturellement accrocheur. Ça s’appelle The Engine et pour sûr, Girls In Synthesis possède un très bel engin entre les mains dont on attend encore monts et merveilles le 14 octobre prochain avec leur second album The Rest Is Distraction.

SKX (06/09/2022)