giantkiller
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Giant Killer
Black Moon – CD
Triple Eye Industries 2022

C’est l’histoire d’une longue amitié entre le batteur Matt Tanaka et le guitariste/chanteur Dan Hawthorne. Ces deux là ont joué ensemble dans plusieurs groupes (confidentiels) tout en continuant à travailler sur le projet Giant Killer en parallèle. Et comme ils ne sont pas du genre pressés, c’est au bout de huit ans et avec l’ajout du bassiste Soren Pedersen qui a aussi enregistré l’album que Black Moon voit enfin le jour. Seulement sept titres mais envoyés avec la puissance du diable. C’est noise, c’est metal, c’est hardcore, c’est rock, c’est ce que vous voulez mais ça ne fait jamais mine de s’engager corps et âme dans la bataille, le genre de disque défouloir, cathartique qui fait un bien dingue, une satisfaction primaire et bestiale. Un son de guitare décapant qui prend de la place. Une voix d’une urgence absolue qui donne tout ce qu’elle a au fond du bide sans jamais sonner braillard. Une lourdeur, une densité, des saturations, des grésillements synonymes d’abrasion hautement inflammable. Des rythmiques et des riffs qui ne cherchent jamais les complications mais l’uppercut et il est régulièrement trouvé. C’est même parfois très classique, ça ne bouleverse pas l’ordre établi mais l’intensité et la foi font la différence. Et alors que la baston est fréquente, c’est paradoxalement quand le trio américain ralentit la cadence, qu’il se fait félin, plus imprévisible que Black Moon est encore plus étincelant avec At The Gates et l’ultime morceau génialement tendu Giant King. Et on se prend ainsi à trouver des détails, apprécier des accroches qui n’avaient l’air de rien, le petit riff qui lamine et tue, la rythmique en mode rafale qui casse en deux, le chant toujours qui fait courber l’échine pour notre plus grand plaisir dans un son en forme d’avalanche afin de faire de Black Moon un disque qui mérite toute votre attention si sollicitée et qui aurait bien besoin de se reconcentrer sur les fondamentaux.

SKX (07/07/2022)