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Dug Pain Machine LP The Ghost Is Clear records 2022 Faut avouer que le doom, toutes ces musiques dune lenteur abyssale avec un coup de baguette toutes les huit secondes ne sont pas trop en odeur de sainteté par ici. Alors si Dug est venu titiller notre curiosité, cest dabord parce que le très recommandable label The Ghost Is Clear soccupe de leur cas et surtout, deux anciens Buildings ont formé ce groupe. Mike Baillie, lex-bassiste est à la guitare, au chant et aux samples. Travis Kuhlman est toujours à la batterie et aux percussions. Cest donc un changement complet desthétisme musical. Et faut avouer (une seconde fois) que leur premier album 35:35 paru lannée dernière avait laissé de marbre (pour être poli). Tous les poncifs du doom étaient présents et on sy ennuyait pas mal. Le déclic a eu lieu à lautomne dernier avec deux excellents morceaux laissés sur une compilation en format de poster numérique et qui a déjà disparu des écrans (les dangers de toutes ces sorties qui nosent que le numérique, ce qui est fortement dommage puisque Exhalants, Moon Pussy et Most Efficient Women sétaient fendus dexcellents inédits). Heureusement, Dug a eu la bonne idée de les remettre sur leur site. I Have A Right To Destroy Myself et Rest, deux compos qui voyait Dug bousculer le doom, expérimenter, installer une vraie tension, se rappeler quils avaient jouer dans un groupe de noise-rock, oser une trompette sur Rest, tirer sur lélastique du répétitif jusquau malsain pour que ça devienne vraiment scotchant. Et cest ce que le duo a a continué de réaliser sur Pain Machine. Fini cette impression de faire du sur place, cette lenteur et lourdeur ne menant (presque) nulle part. En plus, le son est nettement meilleur. Plus de volume, plus de densité, plus de craquements, plus de peur, loreille est tout de suite en éveil. Les morceaux, souvent longs comme il se doit, ne sont pas constitués dun même tonneau. Les cadences changent, évoluent, disparaissent ou explosent littéralement dans un déluge de feu sur la fin assourdissante de All The Dead Dears. Chaque coup de baguette fait mal. Chaque riff fait encore plus mal. Les deux en même temps font des ravages. Dug a compris comment vous mettre au supplice, jouer avec des mesures répétitives pour créer une intensité qui grignote le cerveau, poser un chant comme une complainte torturée. Un duo qui fait preuve de créativité dans le cheminement de ces morceaux qui sont également plus étoffés, diversifiés, surprenants. Une longue nappe de synthétiseur spatial joué par Tom Kelly sur Silence Of Self. La sobre mélodie envoûtante et solaire pour terminer Tear Out Of The Mind. Des accords de guitare laissant une grosse traînée de charbon comme sur Death Bell, des vocaux sombrant dans un écho angoissant, des bouts de samples. Et un doom exécuté avec force et mordant, à faire trembler Melvins sur ses propres fondations lors dun Sulk et Down Off His Horse massifs et tonitruants. Pain Machine le bien nommé mais cest une très bonne douleur, propice à faire aimer le doom à ceux qui ne laiment pas parce que cest bien plus que ça. SKX (03/10/2022) |