fire







Come
Peel Sessions – LP
Fire records 2022

Mine de rien, cela fait deux fois que Come revient sur le tapis en moins d’un an. Pour un groupe qui a cessé de vivre depuis plus de vingt ans et qui n’a toujours pas décidé de ressusciter (ou alors que par intermittence), c’est pas banal. Mais pour un groupe fondateur comme Come (désolé c’était trop tentant) qui n’a jamais eu le succès qu’il méritait, ça se bouscule toujours au portillon pour ressortir des vieilles bandes. Que soient chaleureusement remerciés ces fervents admirateurs.
Alors après un single où Come se prenait pour le Gun Club, le groupe mené par Thalia Zedek et Chris Brokaw voit enfin se réaliser ses Peel Sessions grâce au label anglais Fire Records qui œuvre à la réédition des enregistrements de Come. Cela a déjà commencé en 2021 avec le second album Don’t Ask, Don’t Tell agrémenté de singles et leurs faces B que je ne saurais trop vous recommander. Sur la face A, quatre titres extraits du premier album Eleven:Eleven (qui n’était pas encore sorti à l’époque, ça sera le cas le 1er décembre 92) enregistrés le 2 avril 1992 au fameux BBC’s Maida Vale Studio pour une première diffusion radiophonique le 18 avril de la même année. Dead Molly, Bell, le tendu William et Off To One Side. Vous avez beau connaître par cœur leur blues-noise-rock, ça vous fait de l’effet comme la toute première fois. Et si les versions ne différent pas intrinsèquement des albums, le son est évidemment plus brut, abrasif et ça leur va super bien au teint. Bref, c’est du live sans public et il est de qualité comme souvent avec les Peel Sessions. Tout y est plus intense, plus fort, plus sauvage, le bassiste Sean O’Brien et le batteur Arthur Johnson (ex-Bar-B-Q Killers) sont déchaînés, les deux guitares mettent le feu et ça vaut largement le déplacement.
Sur la face B enregistrée le 21 janvier 1993 pour une première diffusion sur les ondes de la BBC le 21 février, Come nous gâte encore plus. Avec deux titres issus de Don’t Ask, Don’t Tell, Wrong Side et l’éternel et merveilleux Mercury Falls, pierre angulaire de leur discographie et surtout avec trois inédits (ou presque). Sharon Vs. Karen figurait sur la réédition deluxe double-album de 11:11 de Matador records en 2013. C’était une version live jouée lors du Vermonstress Festival du 11 octobre 92. Sharon Vs. Karen aura donc désormais sa version Peel Sessions. City Of Fun est une reprise de The Only Ones chanté par Chris Brokaw. Elle figurait sur Volume Eight, une compilation du magazine anglais Volume paru en 93 et également sur la version CD uniquement du EP String. Un morceau, tout comme Sharon Vs. Karen, que je n’avais jamais eu l’occasion d’entendre. Comme tout ce que touche Come se transforme en pépite, je suis bien content de pouvoir me mettre ses deux très bons titres sous la dent. Et la cerise sur le gâteau, c’est Clockface. Un pur inédit qui pour le coup n’a pas été enregistré lors d’une Peel Sessions. C’est un live, un vrai avec du public (dont les causeries parviennent parfois dans les enceintes), pris à Boston le 18 mai 91. Plus de cinq minutes des prémices de Come mais tout était déjà parfaitement en place et ce titre n’aurait pas dépareillé sur 11:11. Justice lui est donc rendu sur un disque complétant brillamment la riche discographie d’un groupe inestimable.

SKX (26/04/2022)