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Warm Red
Decades Of Breakfast – LP
State Laughter records 2020

Un premier album. C’est toujours important un premier album. Laisser une belle impression, donner envie d’y revenir et de suivre le groupe en question qui présentement vient d’Atlanta, s’appelle Warm Red et publie un Decades Of Breakfast qui fait très bon effet. Un disque que j’aurais bien vu sur le catalogue de Born Yesterday aux cotés de Stuck et Landowner. Une même aisance déconcertante à accrocher l’oreille, une addiction qui vient très rapidement, une impression de fraîcheur, d’évidence sans facilité, un alignement parfait de morceaux plus excitants les uns que les autres et surtout, cette manière de flirter avec le post-punk sans vraiment le toucher, à l’américaine, en accentuant la face punk avec des touches subtiles de noise, décontracté, dansable mais bien tendu au final, acide, trépidant et sans fioriture.
Après une cassette six titres et un single sur Chunklet Industries en 2019 (les deux titres, Big Tiger et S.A.M., figurent sur Decades Of Breakfast), Warm Red s’est lancé sans coup férir sur la longueur d’un album supportant très bien la succession sans temps mort de douze morceaux dépassant rarement les trois minutes. Parce que ces morceaux courts obéissant tous à une mécanique assez identique et formant un lot homogène pourraient laisser à penser que Warm Red est plutôt tailler pour les singles. Défi relevé.
En trente minutes, Decades Of Breakfast ne faiblit jamais. Le mérite à une l’écriture à la vitalité constante comme les idées qui fusent. La basse mène souvent le bal et donne le ton. La batterie regorge de petites trouvailles et d’inventivité pour pimenter, faire danser, piaffer, caracoler. Les géniaux Couch ou Legwork leur doivent beaucoup. La guitare intervient toujours à bon escient pour piquer, mettre la saillie mélodique ou zébrer avec légèreté le ciel sans cesse électrisant qu’un chant (Tony Gary) qui pourrait parfois passer pour féminin enrobe d’une pointe d’aigreur et de tension, excepté sur Shitty Interlude qui n’est pas aussi merdique qu’ils le disent, juste un instrumental qui part bien et finit subitement par un accord acoustique parce que Warm Red ne savait plus quoi faire.
Pour tout le reste, Warm Red est parfaitement en place et sait où il va, c’est à dire un endroit plaisant qui ne se prend pas spécialement la tête mais la dynamite avec un entrain très contagieux et des morceaux tout simplement excellents. Decades Of Breakfast à tous les repas.

SKX (28/04/2021)