vonstroheim
navalorama
off
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Von
Stroheim
The Beautiful, Not The Damned CDEP
Navalorama/Off records 2021
Troisième sortie pour Von Stroheim dans un format identique et
avec autant de titres, cest à dire quatre, que Sing
For Blood mais avec une pochette reprenant la thématique
visuelle de lalbum Love ? Who Gets Love ?. Cest luvre
de David Crunelle qui continue de signer tous les artworks du groupe avec
brio. Nous sommes donc en terrain connu, aux frontières du doom
et dun truc encore plus sombre, plus spacieux à sy
faire absorber. Et avec cette nouvelle offrande, le trio bruxellois sublime
son écriture, dun noir qui devient lumineux parce que The
Beautiful, Not The Damned. Cest le doom fait chanson ou lémotion
à fleur de doom, une vague qui vient des tréfonds et se
pare de multiples éclats en remontant à la surface. La guitare
baryton na jamais sonné aussi splendidement, grandiose, vaste
comme une longue plaine de désolation, avec des accords longs qui
résonnent longtemps et lentement, sétirent, vibrent,
fracturent, créant ses plus belles mélodies sur les six
minutes trente de Poison. Ou comment faire beau et beaucoup avec
un minimum quand le morceau senvole à la moitié vers
une dimension supérieure et funestement onirique avec laide
dun thérémine et dun synthé. Magique.
Comme un Neurosis minimaliste dont lécho se propage à
Marry Me, lautre longue composition qui fait frissonner la
chair. On ne sait plus si cest le ciel qui vous happe ou le sol
qui vous enterre mais cest magnétique, les points cardinaux
qui se troublent, un parfum hypnotisant et des gros riffs à la
fin qui vous achèvent. Lart de lépure
simplification des formes, économie de lespace pour
une esthétique à nulle autre pareille dans laquelle sinscrivent
à merveille la batterie ample et précise de Yannïck
Daïf et le chant expressif et multiforme de Dominique Van Cappellen-Waldock
avec sur Poison lappui dun sample de la voix de Yvonne
De Carlo, extrait de Criss Cross (Pour toi jai tué
en VF) avec Burt Lancaster, film noir de 1949 car le noir est lessence
même de Von Stroheim. Et il na jamais été aussi
inspiré que sur The Beautiful, Not The Damned. Quatre titres
magnifiques à se damner.
SKX (13/11/2021)
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