super-x
polaks
spoilsport
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Super-X
s/t LP
Polaks/Spoilsport records 2020
DAustralie, on connaissait le X de Sydney qui avait réalisé
le classique Aspirations en 1980, à ne pas confondre avec
le X de Los Angeles formé à la même époque
avec John Doe et Exene Cervenka. Désormais, de Melbourne, vous
avez le Super-X. Ce qui ne veut pas dire que cest encore plus mieux.
Mais je soupçonne fortement des racines identiques. Du punk qui
remonte à la source, Stooges pour commencer, Television ensuite
et tout un pan de la scène punk-rock qui fait la légende
et la richesse du terroir rock de cette grande île du bout du monde.
Super-X, deux frangins aux deux guitares, qui chantent et qui boudent
la basse (Harrison et George Ottaway) et Kaelan Emond à la batterie.
Les cordes, Super-X aime ça et cest pas pour se pendre avec
mais pour vous attraper dans leurs filets gorgés de fuzz, pour
nouer des mélodies abrasives et tisser des structures nhésitant
pas à sétirer pour mieux vous revenir dans les dents.
Et les faire saigner. Parce que ce premier album, cest un joli tas
de rugosité, de saillies torrides et de chevauchées laissant
le gosier sec. Bref, de la guitare tu en veux, de la guitare tu en as.
Cest généreusement interprété, sans
solo baveux, sans surenchère, sans frime, juste et cest déjà
énorme balancé avec chaleur, un maximum de plaisir, un duel
incessant, un dialogue se nourrissant lun de lautre, de la
densité, du gravier entre les notes et un batteur se mettant au
diapason de la nervosité et frénésie ambiante.
Et à force de lutte acharnée, Super-X arrive à dessiner
une allure psychédélique sauvage et haletante culminant
dans les deux derniers morceaux Couldve Been (avec un surplus
dorgue par Mathias Dowle) et XX, de longues cavalcades en
forme de propulsion répétitive qui avancent, narrêtent
jamais et évoluent sans cesse, tout comme le bien nommé
Circle Form. Hormis trois titres (MEL, TXL et SJJ)
qui font office dinterludes à latmosphère étrange
et paranoïaque, Super-X aligne un album fiévreusement rocknroll,
bruyant, hirsute, inébranlable, avec une énergie live comme
si vous étiez avec eux, tout près deux, enfermés
dans une salle qui sent la sueur au détriment de toutes distanciations
sociales. Et rien que cette sensation humide, ce souvenir semblant déjà
si lointain vaut tout lor du monde. Merci à Super-X de nous
faire dresser lépiderme le temps dun vinyle transparent
de 180 grammes et nous rappeler que le rock est aussi une putain daffaire
physique, une transe moite et sensuelle se partageant en toute rusticité,
le bonheur simple de foutre le bordel et laisser à la fin tout
le monde joyeusement lessivé mais à jamais revigoré.
SKX (08/01/2021)
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