
scienceman
bigneck
swimmingfaith
|
Science
Man
II – LP+flexi 7’’
Big Neck/Swimming Faith records 2020
John Toohill est peut-être un homme de science mais c’est surtout
une machine à riffs, une centrale électrique à lui
tout seul délivrant une énergie constante et incroyable
sur son deuxième album judicieusement appelé II.
Science Man, encore un projet solo qui fait croire qu’il est toute
une bande.
John Toohill est également le guitariste de nombreux groupes de
Buffalo dont un nous a récemment frappé de plein fouet,
les excellents Alpha
Hopper.
L’expérience tentée par Science Man va plutôt
se frotter aux remèdes contre l’apathie approuvés et
certifiés que sont The Blind Shake et Hot Snakes pris au piège
dans une centrifugeuse manipulée par un scientifique taré
ou un gamin hyperactif, du punk-noise-garage qui crame d’un seul
regard mais qui dans tous les cas possède une très haute
teneur en gènes rock’n’roll mettant instantanément
le feu aux poudres et les microbes du marasme en déroute. Impossible
de rester de marbre face à cette frénétique rafale
de neuf titres plus un, The Gift, mis à part sur un flexi
disc tout blanc.
Guitariste est son premier métier et s’il se dit nul à
la batterie, il détient par contre toute la science requise pour
programmer une boite à rythmes et la faire sonner comme une vraie
batterie. Et du rythme là-dedans, c’est pas ce qui manque,
c’est primordial et ce n’est pas que le fait de cette pulsion
électronique. Entre le chant abrasif de malade, les riffs sortant
tout droit d’une scierie à débit sous haute pression
et la basse qui palpite, chaque morceau est marqué au fer rouge
par l’urgence, une machine à piston qui vous vrille le cerveau.
Et par les mélodies, aussi vitriolées soient-elles, parce
que ça ne serait pas aussi amusant et passionnant. Une plongée
en apnée mais ça ne fait qu’un peu plus de vingt minutes
donc vous pouvez foncer, vous respirerez plus tard. Et Toohill est suffisamment
malin et doué pour savoir ménager ses effets, sortir de
l’œil du cyclone à temps, décroiser les guitares
qui bataillaient à plein régime et en mettaient plein la
vue pour filer à toute berzingue sur l’autoroute du soleil
et voir l’horizon s’étaler. La seule aire de repos, c’est
le dernier titre, Keeper Of The Wyrm, un instrumental tout déformé
et étrange, la face obscure de la science qui joue avec les éprouvettes
mais là encore, ça marche. Il est même permis de rajouter
The Gift qui se cache sur le flexi mais n’est pas synonyme
de rebut. Un titre plus lourd, mesuré, dérapant, rageur,
une énième preuve que John Toohill possède la science
infuse du rock sous de multiples facettes. Explosif.
SKX (12/04/2021)

|
|