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Partaker
What Falls From The Lion’s Mouth – LP
The Ghost Is Clear records 2021

Ce qui tombe de la gueule d’un lion, c’est apparemment une bonne bave sanguinolente. Dire que What Falls From The Lion’s Mouth est un disque qui donne l’eau à la bouche est un doux euphémisme. Pourtant, on a en a bouffé du noise-rock de cette catégorie et celui de Partaker ne révolutionne rien mais il va rassasier amplement.
Un trio qu’on aurait pu nous annoncer venant de Chicago. Et on n’aurait rien trouver à redire. Mais c’est de Dallas que vient Partaker. Et le Texas s’y connaît aussi en bordel raffiné. Avec à ma grande surprise, un excellent groupe ignoré et oublié de tous remontant à la surface, Broadcast Sea, puisque Sterling Cash (chant-guitare) y officiait. A ses cotés, Scott Addison (basse) et Jason Roe (batterie), ce qui doit bien les changer de leur autre groupe, du death/grind metal sous le nom de Baring Teeth.
Partaker s’était déjà manifesté dans l’anonymat en 2017 avec Self, un premier album déjà fort recommandable mais avec ce nouvel enregistrement sur l’incontournable The Ghost Is Clear records, il est désormais impossible de faire abstraction de Partaker. Quand bien même ce groupe vous en rappellera d’autres et surtout une esthétique musicale au sein de laquelle trône Jesus Lizard mais pas seulement. A l’instar d’un Bulls, autre trio texan avec qui Sterling Cash avait poussé la chansonnette sur les deux derniers morceaux de Then We Die, Partaker balaie un spectre d’émotions plus large. C’est particulièrement évident sur l’ultime titre Lance, soit près de six minutes crépusculaires et quasi instrumentales avant qu’un chant voilé ne vienne conclure un très beau titre. Mais c’est également une approche parfois plus hybride, des effluves d’un Hoover quand le groupe de Dischord jouait Electrolux ou celles magnifiques de Rockets Red Glare, un sens de la tension qui ne va pas tout de suite à la bagarre, de la place faite aux sentiments et donc Bulls pour une certaine profondeur, retenue et mélancolie qui était encore plus flagrante sur Self. Sinon, pour tout le reste, ce sont des lignes de basse mémorables, des riffs saignants et chirurgicaux, des coups de grisou qui laisse sans souffle avec cette façon d’appuyer et intensifier un plan quand il est bon pour en extraire tout son délicieux jus féroce (Scorch, Last Of Us, Bully). Partaker maîtrise parfaitement l’art du noise-rock, écrit de superbes morceaux. Tout pour se pourlécher les babines d’un bonheur primaire et efficace.

SKX (16/11/2021)



Pour le même prix, les photos de la pochette de Self, premier album sorti sur Cosmic Western en 2017 :