noescape
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No Escape
Selective Punches : A Collection Of Ballads & Battle Hymns – LP
Hellminded records 2021

No Escape a enfin trouvé une issue. Il aura fallu vingt-huit ans. Oui, vingt-huit longues années après leur unique album Just Accept It en 1993, le groupe du New Jersey revient dans le circuit. Cette résurrection marque également la présence de Tim Singer qui n’arrête plus de revenir aux affaires. Après Process Black et Bitter Branches, l’ex-chanteur de Deadguy et Kiss It Goodbye explose vingt années de préretraite par un troisième projet sur le feu. Trop de frustration à bouillir en silence, trop de couleuvres à avaler, il faut que ça sorte. Et rien de tel qu’un vieux pot pour rendre la soupe hardcore meilleure. No Escape remet donc le couvercle. On sait pertinemment ce qui s’y mijote, la recette ne procure aucune surprise au palais qui s’est fait plus d’une fois dynamiter par ces forts relents de Kiss It Goodbye mais il faut avouer que la saveur est tellement alléchante que la tentation est trop grande. Selective Punches : A Collection Of Ballads & Battle Hymns, six nouveaux titres qui le font comme au premier jour. Ou presque.
Avec Steven Crudello (guitare), Chris Brisiel (batterie) et Jason Elberson, un nouveau venu à la basse qui n’était pas de la partie au siècle dernier, Tim Singer et sa bande dépassent largement en qualité ce qu’ils ont fait à l’époque de Just Accept It. Par un curieux inversement des aiguilles du temps, il est même possible de dire que No Escape est inspiré par (surtout) Kiss It Goodbye et Deadguy alors qu’à la base, No Escape est né avant ces deux groupes prépondérants. Le No Escape de 93 apparaît alors comme un brouillon de jeunesse, un galop d’essai piétiné par la furie des deux futurs groupes de Tim Singer. Ce n’est sans doute que justice que le No Escape de 2021 remet les pendules à l’heure. Un hardcore-noise tourmenté, fragmenté sachant parfaitement distribué les pains s’enfonçant direct dans le nez sans détour, une exécution royale et ce chant de Singer qui ne finit et ne finira jamais de vous obséder. La voix (hardcore) faite homme.
Pour les ballades, on repassera mais pour les hymnes belliqueux et fédérateurs (le terme Punches n’est pas là par hasard), No Escape fait honneur au pedigree de ses géniteurs qui connaissent le poids de la tradition et leur partition sur le bout des doigts. Je ne m’en plains pas.

SKX (09/06/2021)