moscow
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Moscow
Coward CD
Self-released 2020
s/t CDEP
Self-released 2018
Moscow est italien, cest bien connu. Un nouveau groupe originaire
de Piacenza (Plaisance en français, ville avec le fameux Palais
Farnèse, voilà pour le point historique du jour) mais qui
a attiré notre attention non pas pour la richesse culturelle de
son patelin mais parce que Moscow a tout de suite fait penser à
un autre groupe italien cultissime, les grandioses White
Tornado. Comme base de travail, cest un très bon point
de départ. Et Moscow exerce sans compter. Un trio qui affûte
ses outils jusquà ce que le tranchant soit rouge brasier.
De la lame de la guitare à la basse massue, de la matraque qui
cloute la batterie à la voix scieuse et saturée, Moscow
voit rouge. Un rouge éclaté, qui sait prendre son temps,
coule souvent pernicieusement et atteint son paroxysme dans les neuf minutes
de Jane pendant lesquelles Moscow fait la totale. Dans le genre,
Postmodern Result est une belle pièce tordue tout comme
Talking Gear. Ce jeune trio possède déjà lart
de la tension à vif, démanteler les structures, inventer
un faux blues électrique, une fausse langueur qui nest que
signe dune pétarade imminente. Mais qui ne vient pas forcément.
Coward, sept titres dun noise-rock qui ne fuit pas ses responsabilités,
sait mettre les taquets et une putain durgence quand il faut mais
qui va aussi voir au-delà, propose une narration pleine de subterfuges,
un cheminement saccadé et instable pour donner encore plus de poids
et de saillant à une musique judicieusement fabriquée.
Deux ans auparavant, Moscow avait posé la première pierre
avec un CD quatre titres. Le trio qui avancer cagoulé montrait
pourtant un beau visage demblée. On retrouve cette propension
à peser le pour et le contre, mettre lintensité en
latence, la triturer, opter pour un rythme plus pesant et menaçant
que frontal, cingler lair avec des arpèges coupants, rajouter
une couche de malsain avec ce chant diaboliquement pourri dun effet
sale et grésillant et un certain talent de musiciens qui ont de
lidée et du panache. Et quand en plus, sur le dernier titre
Rosemarys Lounge, Moscow ajoute un effet cyclique à
ses plans qui tournent et insistent, on se dit que ces deux disques sont
indissociables, forment un combo parfait et sont la marque dun groupe
qui a tout pour plaire et dont la suite est attendue avec grande impatience.
SKX (24/02/2021)
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