meltdowner
rockishell














Melt Downer
III – LP
Rock Is Hell records 2021

Second album pour Melt Downer. Brouillard bleu nuit après l’arc-en-ciel tout flingué, le trio autrichien ne fait pas que troubler la vue, il fritte les tympans, parasite l’ouïe avec une concentration de bruits au centimètre carré qui s’est densifiée, un niveau général du raffut qui a augmenté et s’est précisé. Si le premier album avait tendance à goûter à plusieurs styles que Melt Downer faisait transiter dans sa centrifugeuse noise, le trio a resserré les boulons et tape plus fort dans une direction à caractère plus unique pour un impact grandissant. Et c’est peu de le dire.
Avec un enregistrement ne cherchant pas à cacher la crasse sous le tapis et une puissance accrue, III (pour troisième sortie, un single accompagné d’une cassette, Alter The Stunt, était sortie en 2018) aligne sur la face A sept morceaux particulièrement saignants et tranchants. Comme du Part Chimp plus mordant qui accélère le chant avec des traces de Sonic Youth comme sur le break au milieu de Gross White, tout en étant plus méchant et intransigeant dans son approche noise-rock. Qui vire même au grunge massif sur un Gothic Fiction qui porte très mal son nom. Metz n’a qu’à bien se tenir. On entend les cordes de la guitare se déchirer, la guitare qui flingue, crépite et délivre des riffs percutants, c’est à dire qu’elle se met au même niveau d’une section rythmique fortement bombée et dont chaque coup est retentissant. Une face qui montre un Melt Downer ne perdant plus de temps et va droit au but sans céder une once de terrain à la facilité. Saisissant.
Par contre, quand vous tournez le vinyle et que vous passer à la face B, il ne faut déjà pas oublier de changer la vitesse de rotation et passer en 45 tours sous peine de surprise. Un seul titre, Kind, affichant pus de onze minutes au compteur. Melt Downer avait déjà fait le coup avec les trente minutes de Dawner sur le précédent (double) album. S’il n’y a rien à redire sur le début de la compo tordue, chaotique et plus expérimentale, elle s’éteint doucement mais sûrement et assez rapidement dans les limbes d’un bruit qui laisse espérer une reprise mais finit poliment par mourir dans un ennui tranquille sans être désagréable, le trio se rappelant son intérêt pour le psychédélisme, même cauchemardeux. Dommage de terminer par cette impression mitigée mais ça ne serait enlever tout ce qui a précédé, c’est à dire une belle claque noise-rock dans les grandes largeurs qui fait du bien.

SKX (28/11/2021)