melee
araki



Melee
s/t CD
Araki records 2020

Melee a publié à la toute fin de l’année 2020 son premier album sans nom sinon celui du groupe. Si jamais il est possible de considérer comme groupe une réunion de deux personnes uniquement. Guido et Mario, respectivement bassiste et batteur en provenance du nord de l’Italie, sont jeunes et possèdent à coup sûr quelques bonnes références de disques math-rock instrumental à commencer par ceux de Lightning Bolt traînant sur le dessus de la pile. Pour ne citer que le duo de Providence car ce n’est pas ce qui manque comme exemple dans ce style dont les cartes ont été maintes et maintes fois rebattues depuis plus d’une décennie. Melee n’est donc pas en avance mais il y va tout de même de sa partie.
De la dextérité pour manier leurs instruments sans jamais en rajouter. De la fougue des débutants pour marquer leur territoire. Des duels et saillies épiques et joyeusement conquérants. Le tabassage en règle sans renier le groove et les bouts de mélodies qui piquent. La consistance et la lourdeur du son sinon t’es pas crédible à t’agiter dans tous les sens et tu t’énerves dans le vide. A défaut d’être surpris, Melee y va tête baissée et offre une belle cure de morceaux qui tiennent la route.
Ou alors si, des surprises, le duo en sème quelques unes. Appelons ça des feintes, des artifices, de la finauderie. Concrètement, cela s’apparente à des bidouillages synthétiques ou samples s’infiltrant dans le cortex des compos comme ces fragments de cloches dans le fond sur 250 ou de multiples triturations sur Oneidalzone pour désarçonner l’écoute, des sonorités électroniques qui s’invitent l’air de rien en mode nintendocore mais ne passent pas inaperçues et des déréglages caractérisés qui font croire que votre lecteur est véritablement encrassé ou le CD est rayé sur Spaggia et Spada dont les dénouements s’enlisent dangereusement. Melee ne se contente pas de ses deux armes de prédilection pour monter au front. En plus de la basse et la batterie, c’est tout un éventail sonore qui vient enrichir la palette du duo. Pour égayer la galerie, pour tromper l’ennui, pour soigner et diversifier la chorégraphie qui se consume de façon très brève (96, Martello, Spada) ou s’ébroue de toute une belle et longue flambée comme sur les deux titres de sortie, Mestolo et l’orgiaque et plus que trépidant Pianura. Melee possède finalement de la ressource et s’en tire haut la main.

SKX (17/04/2021)