liveskull
bronson
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Live
Skull
Dangerous Visions LP
Bronson records 2020
Cest à reculons que jai été vers Dangerous
Visions, le deuxième de la nouvelle ère de Live Skull.
Saturday
Night Massacre, lalbum du retour après trente ans
de silence, était une belle déception et cela avait été
un vrai crève-cur. Mais fallait-il sen étonner
? Par contre, il existe un nom sur lequel il est impossible de rechigner,
cest celui de Thalia Zedek. Savoir quelle apparaît sur
six morceaux, soit toute la face B, cest ce qui sappelle susciter
lintérêt. Et la deuxième raison qui a motivé
lachat, cest que Dangerous Visions est rempli de vieilleries
de lâge dor du groupe new-yorkais.
Parce quen fait, Dangerous Visions est une fausse nouveauté.
Contrairement à Saturday Night Massacre qui nétait
que nouvelles compositions dun Live Skull 2.0, Dangerous Visions
nen comporte que quatre sur les onze titres (douze avec Paul
Reveres Bush disponible uniquement avec le coupon de téléchargement).
Des inédits qui font remonter la cote de Live Skull. Pas difficile
diront les mauvaises langues dont je fais partie. Larrivée
dun second guitariste, le nouvel arrivant Dave Hollinghurst et la
mise en berne du maudit synthé qui avait fait tant de mal à
lalbum précédent expliquent le regain de vitalité.
Ça et le fait que linspiration de Mark C, chanteur, guitariste
et seul grand rescapé de lépoque, se dérouille
et une fois les guitares bien dépoussiérées, Live
Skull retrouve un peu de son allant et de sa verve mélodique si
particulière avec un soupçon de spleen qui font des morceaux
comme In A Perfect World ou Twin Towers évoluant
avantageusement. Day One Of The Experiment (en version live à
Ravenna en Italie en 2019) et lexotique Dispatches avec son
supplément de congas et djembé par Issa Sow montrent quil
y a encore beaucoup de chemin à parcourir mais Mark C et sa nouvelle
bande présentent un visage plus reluisant. Le meilleur morceau
et de loin reste tout de même Debbies Headache. Pas
de chance pour eux, cest un vieux morceau (tiré du cinquième
album Dusted en 1987) que Live Skull réinterprète
live dans son studio comme un vilain pied de nez que le groupe se fait
à lui-même.
Le principal intérêt de Dangerous Visions réside
donc dans la face B avec quatre morceaux enregistrés le 14 mars
1989 lors dune fameuse Peel Sessions. Deux titres (Safe From
Me et Amputease) de lultime album dalors (Positraction
en 1988) et surtout deux inédits (Someone Elses Sweat
et Adema) qui sont deux vraies bonnes compos. A se demander pourquoi
ça roupillait au fond dun tiroir et que ça na
jamais vu la couleur dun album. Deux titres nerveux, divinement
et finement noisy, pulsés par la rythmique de feu Sonda Anderson
(basse) et Rich Hutchins (batterie), les deux guitares de Mark C et Tom
Paine qui ne faisaient quune et magnifiés par le chant de
Thalia Zedek. Merci davoir déterré ces deux perles.
Vous rajoutez trois autres morceaux extraits de compilations ou uniquement
présent sur des versions CD (Alive Again sur Dusted) dont
un excellent Tri-Power que je navais jamais entendu tout
comme ce Paul Reveres Bush (Tree Girl) et laffaire
est dans le sac.
Un album montrant une différence de qualité entre époque
qui pourrait sembler cruelle pour Live Skull sur ce Dangerous Visions
brillant avant tout par lapport du glorieux passé. Mais cest
pas grave, je prends quand même et il est même permis despérer
des lendemains plus rutilants.
SKX (27/04/2021)
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