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Great
Falls/Throes
Split 7
Dropping Bombs records 2021
Dropping Bombs na jamais aussi bien porté son nom. Le label
de létat du Michigan largue une énorme bombe. La première
est connue, elle a Great Falls de graver sur son flanc et elle est à
fragmentation. Avant même de toucher le sol, bien avant la fin des
cinq minutes, elle a libéré des milliers déclats.
Vous avez beau courir dans tous les sens, vous ne serez pas épargnés.
Toujours entre les bonnes mains de Scott Evans comme pour A
Sense Of Rest, Where They Make A Desert est un nouveau
titre prouvant la vitalité dun groupe qui ne sendort
pas et continue de tutoyer les sommets du genre noise metalcore dont le
trio connaît tous les secrets mais qui arrive encore à surprendre.
Ce début dabord daccord tout en trompe la mort avec
seulement le cri torturé du guitariste Demian Johnston qui vient
briser le silence sur un fond sonore où souffle le vent des ruines.
Le décor est planté, il va sinstaller lentement. La
tension est à son comble alors que personne na encore véritablement
bougé. Alors forcément, quand le ciel vire subitement rouge
écarlate au bout de deux minutes et quelques, cest explosion
de bonheur dans les chaumières. Batterie de Phil Petrocelli en
mode mitraille de gros calibre et caisse claire qui cisaille. Basse de
Shane Mehling dont une seule corde suffit à provoquer un éboulement.
La folie sempare de ce morceau. Ça déboule de tous
les cotés, la construction est aussi convulsive que brutale, avec
des bruits étranges et lugubres qui tapissent les abysses et des
voix se démultipliant car lennemi est partout avant de terminer
par une cruelle agonie. Du très grand art de destruction.
Avec Throes, groupe de Boise dans lIdaho, changement de tonnage.
Cest de la bombe frontale et monstrueuse. Ça sécrase
dun coup, ça forme un trou béant, la tempête
de feu qui sen suit dévore chaque millimètre laissé
vacant et le brasier est dune densité impressionnante. Leur
premier album In The Hands Of An Angry God ne se préoccupait
déjà pas de la notion de survivant. Avec Languor
et The Grade, les deux titres de Throes montrent une escalade de
la violence. Cest la guerre. La vraie, moche, sanguinaire, sans
pitié, avec de linjustice partout. Hardcore, sludge, noise,
metal, black metal, punitif, massif, ça vomit dans tous les coins
avec une puissance dantesque et une lourdeur diabolique avec la finesse
dun bombardier. Il est permis de fuir, on comprendrait le malaise
mais franchement, quand le chant déquarrisseur est soutenu
par toute la horde et que ça canarde comme les orgues de Staline,
ça laisse sans voix. Et de laudition en moins mais quest-ce
que cest bon.
SKX (17/03/2021)
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