chihuahua
|
Chihuahua
Violent Architecture - LP
Self-released 2021
Quand vous vous apprêtez à ravager le monde impitoyable du
noise-rock, il est difficile de vous prendre au sérieux alors que
Chihuahua est votre patronyme. Sauf si lironie est une seconde peau.
Par contre, le nom du disque est Violent Architecture et là,
ça colle tout de suite à lactualité, ça
ne rigole plus dans les chaumières.
Chihuahua vient de Manchester et ce patelin ne nous avait pas habitué
à un tel niveau de bordel avec de la foudre qui jaillit de partout
comme des furoncles sur la gueule dun ado en pleine puberté.
Chihuahua montre les crocs je sais limage est insoutenable
et sen donne à cur joie pour mordre tout ce
qui bouge et tout ce qui fait que le noise-rock est noise-rock. Aucun
instrument ne donne sa part au chien, ça tape à tous les
étages, ça baigne dans les dissonances, cest généreusement
arrosé dabrasions multiples, cest cathartique, ça
frôle lanarchie, parti pour ne plus revenir avec un guitariste
(deux quand le chanteur sy met aussi) intrépide et prolixe
mais Chihuahua revient toujours au bercail car le quatuor anglais veut
et sait marquer les esprits, infliger à bon escient le coup qui
fait mal, les bribes de mélodies détraquées pour
provoquer le bonheur qui te fige comme une mouche sous la tapette.
Larchitecture des morceaux est parfois violente, déstructurée
mais Chihuahua retombe toujours sur ses pattes. Les rythmiques cognent
dur, ça part en boucle comme certains riffs, la pression est constante
sous des airs de chaos ambiant, lépiderme est sans cesse
effleuré par un vent de démence et de fureur mais les morceaux
rentrent sans difficulté sous la peau et faire bouillir le sang
un peu plus rouge. Chihuahua présente ce premier enregistrement
comme un EP mais Violent Architecture atteint sans problème
la demi-heure comprenant sept titres avec renfort de samples, du synthé
et même ce qui ressemble à une boite à rythme sur
Towering Narcissus. Ça va de lhyper court (Total
Commitment et Crutch) au dévasté lumineux (White
Cane Bruise), de lépique débridé, du sauvage
limite bruitiste et incandescent (Nailing Tent Pegs To My Forehead)
jusquau presque dix minutes de lorgiaque et sublimement intense
Gods Favourite Sports Car pour vous achever en beauté
et démontrer que ce groupe est une nouvelle bénédiction
apportant sa propre parole noise en provenance de lAngleterre et
quil a tout dun grand. Chihuahua mais belle bête.
SKX (18/08/2021)
|
|