
carnivalcrash
obelisk
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Carnival
Crash
It Is A Happy Man – LP
Obelisk records 2020
Un disque pour l’histoire mais qui n’est pas uniquement intéressant
pour la renommée des membres qui ont composé Carnival Crash
et marqué ultérieurement la scène rock new-yorkaise.
Carnival Crash nous renvoie en 1980. Ivan Nahem, Tom Paine et Mark C.
ont formé Crop en Californie (avec aussi Andrew, le frangin de
Ivan) et débarquent à New York dans le but de poursuivre
l’aventure. Mais des divergences musicales font que le batteur Ivan
Nahem quitte le groupe qui deviendra plus tard le cultissime Live
Skull avec toujours Paine et Mark C. aux guitares et récemment
réactivé. Dans la foulée, Nahem crée Carnival
Crash avec John Griffin et un certain Norman Westberg, le futur guitariste
des Swans puis, après que Nahem passe de la batterie au chant,
le batteur James Lo est recruté, lui qui rejoindra ensuite les
rangs de Live Skull puis Chavez. Tu le sens le poids de l’histoire
? Mais Carnival Crash ne dure pas. Seulement deux sessions d’enregistrements
dont une donne naissance à un single même pas sorti sous
le nom de Carnival Crash mais de Ivan X sur Ring Of Fire records en 1983.
Le groupe tombe dans l’oubli total. Ivan Nahem avec à nouveau
son frère Andrew partent former Ritual Tension avec plus ou moins
de bonheur, groupe d’ailleurs récemment réveillé
lui aussi avec la sortie d’un nouvel album, It’s
Just The Apocalypse, It’s Not The End.
It Is A Happy Man, un petit bout donc de l’histoire musicale
new-yorkaise mais qui n’aurait pas de portée si la musique
qui s’en échappe ne valait pas le détour. Les bandes
des deux sessions d’enregistrement ont été dépoussiérées,
converted, re-engineered and re-mixed et ce sont sept titres qui
voient enfin le jour. Deux morceaux ne sont pas complètement inédits.
Tell Tale Heart et Edge Of Night (avec Tom Paine à
la basse) figuraient sur le single de Ivan X mais les versions présentées
ici sont légèrement différentes (un single avec les
versions d’origine est prévu de sortir sur Jimboco records).
Une musique qui ne s’avère pas réellement marquée
par l’environnement noise new yorkais et comme pourrait laisser croire
le CV des protagonistes. Pas de no-wave, pas franchement noise, pas de
guitares furieusement dissonantes. Par contre, la rythmique et la dynamique
en générale entraînent des mouvements irrépressibles
dans le sillage d’un funk déviant à la Bush
Tetras. John Griffin à la basse fait des ravages, notamment
sur Frankestein, Tell Tale Heart et l’irréfrénable
Method 1 sur lequel le tapis percussif frénétique
fait corps. Avec les griffures de la guitare et les mélodies piquantes
et parfois désabusées (Nostalgia) qui en ressort,
Carnival Crash évoluait sur le versant post-punk avec une touche
plus rock à la Mission of Burma. Des titres comme The Fool
cinglent l’air plus durement avec sans cesse ces rythmes qui pulsent,
le chant tour à tour grondant ou plus fragile de Ivan Nahem finissant
de mettre une ambiance sombre et tendue sur une musique caractéristique
d'une époque mais qui passe allègrement les années
après le coup de jeune subi. Carnival Crash a bien fait de déterrer
ses trésors. It Is A Happy Man et nous avec.
SKX (26/02/2021)
 
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