happiestplace
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Bathouse
s/t LP
Happiest Place records 2020
Bathouse abrite un nouveau groupe suédois (Malmoe) et vole dans
les plumes de quiconque oserait se mettre en travers de son chemin avec
linsouciance voir linconscience de ceux débutant dans
la vie et qui nont rien à perdre. Un trio qui joue avec le
punk-noise comme dautres avec des allumettes. Penser aux conséquences
est un effort trop compliqué. Seul compte le plaisir immédiat
de la chaleur qui irradie les sens, lodeur du danger et leuphorie
inavouable de tout voir cramer.
Alors Bathouse y va sans se poser (trop) de questions. A peine vingt minutes
pour dix titres mais un pur régal de pyromane avec la fougue et
là-propos dun Yes
Im Leaving. Bathouse arrose à jet continu en touchant
à chaque fois le cur de la cible car non seulement Bathouse
voit rouge mais il garde toute sa lucidité. Les dissonances accrochent
tout ce qui dépasse, on peut y voir ses pattes crochues, la guitare
déborde de saletés et plante des riffs pointus qui font
délicieusement saigner les tympans. Le batteur cogne fort avec
conviction et vitesse, la bassiste instaure un groove sinueux et ces trois
là, en total accord comme si cétait un seul bras armé,
balance missile sur missile. Lurgence, lintensité,
le feu qui les anime et les pousse, le chant qui sarrache et crie
et jappe tout ce qui peut, chaque titre suinte une détermination
inébranlable et lenvie de vous alpaguer dans leur danse infernale,
à commencer par le furieux Chore, Song for Rawkers
ou le final et excellent Chemical Violent. Avec une touche de bizarrerie
sur Bug quand des samples de voix viennent ajouter de la dinguerie
ou un peu de finesse avec les mélodies et une rythmique plus entraînante
sur Hell ou Moon Creature qui font parfois pencher Bathouse
vers une tendance garage incendiaire. Ce que le bordel de Dog Warfare
ou le morceau éponyme ouvrant album viennent contredire tout de
suite car quand il sagit de mettre les mots noise, violence et fuzz
volcanique au centre du débat, Bathouse ne se défile pas.
Trois punks posant fièrement avec leurs canettes de bières,
qui recrachent leur contenu et font des doigts dhonneur, jai
tout de suite envie de les adopter. Un premier album spontanément
brûlant, fulminant, à la frénésie très
contagieuse.
SKX (07/03/2021)
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