whippingpost
donor


Whipping Post
Cheating The War Game – LP
Donor records 2020

Whipping Post, c’est plonger dans le scène hardcore anglaise. Leeds exactement. Celle qui a déjà engendrer des groupes ignorant le mal comme Beta Blockers, Perspex Flesh ou The Flex dont sont issus certains membres de Whipping Post. Un qualificatif hardcore au sens large. Whipping Post, c’était le nom d’un morceau des Allman Brothers. Maintenant, c’est un coup de fouet (traduction de Whipping Post) qui cingle l’air d’un post-punk bien noisy, percutant et laboure les chairs avec les crocs d’un rock granuleux. Le geste est hardcore. Les répercussions sont multiples, un ricochet avec des ondes troublées reflétant une dure réalité.
Velours brut et mâchoires crispées, Whipping Post navigue sur les bords, n’importe quels bords pourvu que ça flirte avec les extrêmes, que ça glisse et n’offre aucun échappatoire. Andrew Jones ne chante pas. Il gronde au-delà des limites du tendu. Confrontation féroce qui cause Guillotine, de House Of Joy, The Final Hell et emprunte curieusement au Velvet Underground le titre I’ll Be Your Mirror pour une interprétation toute personnelle et impénétrable. Ces gars là sont toujours où on ne les attend pas. Le vernis craque derrière l’ensemble qui n’avait l’air que d’un disque de hardcore animal. Le rythme n’aime pas trop la vitesse. Le son est précis, incisif et évacue la crasse. La basse de Paul Steere résonne d’une défiance toute en rondeur autoritaire et en souplesse invincible. Un vrai bonheur. Whipping Post mord, bave, se tourmente les sens avec un dynamisme de bandits de grands chemins ayant abandonné tout sentiment de peur, vindicatifs, aboyeurs, corrosifs mais le cœur sur la main. L’argenté piano introduisant le long Last Year’s Farmer étonne et n’annonce pas la baston, les reliefs et les recoins d’un titre plus alambiqué que la moyenne.
Ce second album Cheating The War Game ne triche pas avec les règles, il les adapte, invente de nouvelles conditions. La charge est rude et belle. Tout entier dans un monde sans pitié que Whipping Post secoue avec de brillantes compos piquantes, abouties, directes et finement élaborées en prenant soin de troubler les pistes, âpres, sauvages de loin mais très fréquentables si jamais vous voulez bien vous approcher. Et vous feriez bien de le faire.

SKX (08/06/2020)