godunknown




Twin Sister
s/t – LP
God Unknown records 2020

Lourde, lente, ultra répétitive. Il n’a jamais été aussi simple de décrire une musique. Et celle de Twin Sister correspond strictement à ces termes. Et ne sort pas de ce cadre. Jamais. Par contre, dire combien cette musique interpelle, touche et hypnotise est une autre paire de manches.
Twin Sister, un trio avec le duo hollandais Dead Neanderthals (Otto Kokke, synthés et René Aquarius, batterie) et l’Anglais Jason Stöll qui joue de la basse dans Sex Swing et auparavant dans Mugstar. Un premier enregistrement avec cinq titres. Cinq longs titres. Qui vont s’avérer un interminable chemin de croix qui sera abandonné avant la fin pour un certain nombre de pèlerins sans compter les païens qui n’essaieront même pas d’y mettre un pied. Ça peut se comprendre. Twin Sister n’a pas la tête engageante. Recto et verso. Quel que soit le coté abordé. Un bloc austère avec d’infimes variations. Au sein d’un même titre. D’un titre à l’autre. Twin Sister n’a qu’un seul visage. Il faut scruter de près les traits de Twin Sister pour apprécier les tempêtes qui se passent à l’intérieur. Et là, ça peut faire des ravages. Surtout si vous avez la bonne idée de pousser le volume.
Une vague immense et puissante qui soulève autant qu’elle submerge. Le poids de la batterie, imperturbable et majestueuse. La basse qui compte ses coups, économie de notes qui se prolongent comme un écho angoissant dans une atmosphère funeste. Et les nappes de synthés donnant ce sentiment de grandeur et d’ampleur, ces quelques touches suffisantes pour créer un souffle et un liant à toute cette imposante masse rigide, la faire se mouvoir, qu’elle vibre sur ses fondations et que ce long frisson noir soit contagieux et électrisant. Chaque fluctuation prend alors une dimension démesurée à l’instar de Husk qui se fond parfaitement avec le précédent morceau Light. Une légère accélération, une montée en intensité solennelle comme au bout de sept minutes sur Ashes, un coup plus appuyé, un ébranlement au ralenti, des oscillations charriant des ondes aussi violemment sombres qu’envoûtantes, c’est tout le miracle de Twin Sister dont le reflet qui faisait peur m’a ébloui par surprise.

SKX (19/09/2020)