tvivler
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Tvivler
Ego LP
Negativ Psykologi records 2020
Tvivler, une histoire qui remonte à 2015. Un single dune
trilogie dont seul le premier volume a été chroniqué,
allez savoir pourquoi alors que les deux suivants trônent fièrement
à ses cotés et quils sont tout aussi bons. Cinq années
plus tard, les Danois signent Ego, un album dont ils peuvent être
fiers. Ce groupe avec lancien chanteur de Lack
(Thomas Burø) qui sexprime désormais dans sa langue
natale continue son cheminement à travers punk, hardcore et noise
avec fougue et fureur. Cest le sentiment général qui
vous assaille de partout. Une vague de rythmes rapides avec un batteur
(Morten Clausen, ex-Obstacles) en mode cycle infernal, une pugnacité
constante. Ego vole dans les plumes, littéralement.
Le début dalbum est à ce titre assez saisissant avec
une volée de morceaux ne dépassant pas les trois minutes
et débordant de désespoir urgent et la rage au ventre avec
lintroductif Sabotage soutenu par le souffle long et calme
dun saxophone (Henrik Pultz Melby qui est invité en version
free sur un second morceau, Barn) annonçant la tempête
à venir. De la mitraille ultra dynamique et précise, un
batteur déchaîné donc mais qui sait ce quil
fait, Tvivler nétant pas un groupe de jeunes chiens fous
malgré ce quon se prend dans la gueule. Les membres de Tvivler
ont de la bouteille et savent vous maintenir au-dessus de la ligne de
flottaison avec des mélodies sacrément aiguisées,
un sens du rebond et de lintensité rondement mené
quun enregistrement au cordeau, débarrassé de tout
superflu, clair et cassant avec en cadeau bonus, le mixage de Scott Evans
(Kowloon Walled City) pour mettre toutes les chances de son coté.
Cest frénétique mais on est entre de bonnes mains
pour ne pas perdre le fil.
Il faut attendre le septième titre, Forfalden, pour subir
une première pause sous la forme dun court interlude instrumental
qui respire la forêt qui dort. Car Tvivler sait aussi se ménager
(et nous aussi par la même occasion). On passera rapidement sur
Vestover qui est là aussi du domaine de la parenthèse
et semblant servir déchauffement au titre suivant, Flokløs,
dont toute la première partie ambient et sans batterie débouche
sur une fin de compo haletante et de toute beauté. Dans toute cette
exaltation, Tvivler arrive à trouver un équilibre entre
attitude punk foutrement énervée, cavalcades effrénées
possédant lart de mettre des gants pour magnifier leur ardeur
naturelle et insuffler une émotion brute qui sépanche
plus longuement à linstar des deux derniers morceaux, Venter
et surtout les six minutes et quelques de Navn. Quand Tvivler décide
de mettre du relief et de travailler plus en profondeur les structures
de ses compos, de ralentir les cadences, on ne perd pas au change et Navn
permet à Tvivler denvisager sereinement lavenir malgré
le sujet des morceaux résumé dans une seule citation de
Bertolt Brecht figurant en introduction du livret 20 pages contenant paroles
et photos : In the dark times / Will there also be singing ? / Yes,
there will also be singing / About the dark times. Alors chante mon
rossignol, chante, toi qui a le coeur gros.
SKX (04/07/2020)
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