tvviolence
pencil
viromajor
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TV
Violence
s/t Tape
Pencil/Viro Major records 2020
La télé rend con, la télé rend violent, la
télé ça fait pitié. TV Violence, un groupe
de Nantes qui reprend à son compte ce vieux précepte hélas
toujours dactualité. They eat scum. TV Violence ny
va pas à reculons et désintègre les tubes cathodiques.
Issu de plusieurs groupes de la scène nantaise comme Santa Cruz
(rien à voir avec leurs voisins rennais), Brainfreeze ou Dédales
et envisagé comme un collectif regroupant sur ce premier enregistrement
jusquà neuf musiciens dont Tom
Bodlin au saxophone, TV Violence signe une cassette onze titres à
la programmation variée, surprenante, toujours haletante. Zapping
interdit.
Un casting de neuf musiciens mais qui ninterviennent jamais en même
temps. Le détail de qui fait quoi sur chaque morceau nest
pas fourni. Seul le sax de Bodlin se reconnaît franchement, seul
cuivre au milieu de plusieurs percussionnistes et batteurs, une pianiste
(Marthe Caput) qui chante aussi sur Subhumanoid Meltdown alors
que cest principalement Jerôme Treuvelot qui soccupe
du micro et quun autre gars (François-Xavier Josset) est
uniquement crédité à la ligne moanings (gémissements).
Un rôle de composition à nen pas douter. Quimporte,
TV Violence déroule un scénario furieusement abrasif, à
forte consonance noise-rock mais avec de sérieuses embardées
dans des territoires punk, déstructurés, libre décrire
ce qui lui vient par la tête, sans entrave du moment que ça
crépite et ça écorche.
TV Violence appuie sur les bons boutons au bon moment. Passe sans difficulté
à des titres sous la minute (Note Di Terrore sur des paroles
de Francis Bacon et Vidiots avec sa basse très noise qui
rappelle un plan de Shorty, un instrument joué par Clément
Poline par ailleurs très inspiré et prépondérant
sur cet album) à un instrumental longue durée hypnotique
(Nuke Cult) que ne renierait pas un virulent Bästard tout
en parsemant sur son passage de nombreuses convulsions et galopantes sur
des compos fortement palpitantes. TV Violence, un groupe aussi à
laise dans la déflagration (le stoogien Crisis Line
avec renfort de hand-clapping) que le chaos, le tortueux et la folie avec
un saxo apportant une touche plus free quand il débarque ou la
guitare qui siffle, grince, fume de partout sur lincendiaire et
excellent Nose Bleed. Pan dans la tronche. Liquid Sky laisse
également dans un drôle détat, aqueux et désorienté
avec les fameux gémissements ressemblant plus à des cris
de chat quon torture en tentant de le dissimuler dans la cave. TV
Violence, un sacré caractère ruant dans les brancards, enragé
et brûlant (They Eat Scum, Neon Maniacs) ou imprévisible
comme sur le rampant The Pipe Of Doom. La perte de repères
sintensifie, le piano dérape, les voix se multiplient, la
tension est larvée et angoissante avant dexploser la mire
dans un grand nuage toxique blanc et noir, parachevant ainsi un disque
de noise sévèrement jouissif quon avait pas vu venir
et qui a tout d'une révélation.
SKX (03/10/2020)
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