tuscoma
antenakrzyku
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Tuscoma
Discourse 2xLPs
Antena Krzyku records 2020
Le retour du typhon néo-zélandais. Plus que jamais. Un cran
au-dessus dans le sentiment de désolation que le duo laisse après
son passage qui avait déjà largement dévasté
les tympans lors du précédent Arkhitecturenominus.
Un vrai duo guitare/chant-batterie sur scène mais un trio en studio.
Il est écrit gris sur noir à lintérieur de
la belle pochette gatefold Bass Guitar played on all tracks by Chris Johnson
qui est aussi la personne qui a enregistré et produit Discourse.
Tuscoma se retrouve ainsi dans une configuration identique à Hollywood
Downstairs, le nom originel de leur projet avant dopter pour
Tuscoma.
Tuscoma gagne en densité, en folie pure, navance plus à
coup de fractures mais en mode rouleau-compresseur. Tuscoma aime (se)
faire mal à linstar des photos de la pochette, étouffer
sa proie, la prendre à la gorge, ne jamais relâcher la pression,
crier sa douleur à plein poumons, attendre patiemment le dernier
souffle en prenant sadiquement son temps sur des compos qui ont largement
étiré le temps de souffrance. Huit morceaux, pas loin dune
heure de saccage et carnage. Cela peut paraître éreintant
et ça lest parfois. Il faut être dhumeur ou écouter
cet album furieusement cathartique afin de ne pas passer à lacte
pour tuer la terre entière ou se prendre pour un dictateur danciennes
républiques soviétiques. Bref, ça va mieux après.
Le bonheur peut alors montrer son drôle de visage tordu au bout
de ce chemin brûlant et démoniaque.
Plus prosaïquement, senfiler ce mur dintensité
et daliénation peut savérer totalement hypnotisant.
Une tornade de fureur noise, punk, metal qui devient de plus en plus black
(comme dans black metal). Une pluie de batterie comme un orage dété,
des cordes qui dérouillent et lancent des éclairs et la
voix de Kurt Williams hurlant continuellement à la rage et qui
est pour beaucoup dans cette impression détau qui vous sert
la tête. Il faut toute la science de Tuscoma pour canaliser cette
fougue désespérée, ménager des breaks, imposer
de légers ralentissements, orchestrer dune main de fer le
feu qui bouillonne en eux dans des compos qui avancent sans cesse en broyant
tout en laissant une chance de survie, incendier au lance-flamme toute
idée de complexité, confronter bestialité et sens
du drame, trouver un souffle de dément alors que lasphyxie
guette chaque seconde. Cest un album exigeant mais Discourse
est aussi bluffant, punitif, primaire, exalté et singulier dans
toute sa démesure.
SKX (31/08/2020)
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