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Treehorn
Golden Lapse – LP
Vollmer Industries/Escape From Today/Canalese Noise/Brigante/Taxi Driver/Scatti Vorticosi records 2019

Treehorn est un groupe italien (Turin) pas éminemment actif. Un premier album (Heart) en 2011 largement passé inaperçu et puis un grand vide. On ne vous en voudra donc pas si vous n’avez jamais entendu parler de ce groupe. Votre noble serviteur a profité de l’occasion, pardon, c’est sacrifié pour vous afin d’entendre de quoi il retournait avec ce lointain premier album et vous épargner ainsi une écoute franchement laborieuse. C’était la période grunge/heavy rock de Treehorn et pas le meilleur du grunge, bien au contraire, notamment pour la chant en mode Pearl Jam/Alice In Chains. Huit ans plus tard, il subsiste sur Golden Lapse encore de menues traces de ce chant typé forçant un peu trop sur des accents gras du (hard)rock et qui peuvent faire tiquer mais Treehorn s’est bien soigné et son chant se fond dans le paysage. Idem pour la musique qui a généreusement désépaissit le trait, resserrer le propos pour tendre vers un post-hardcore/noise-rock plus sec et percutant. La batterie participe d’ailleurs fortement à cet effort collectif en faisant tournoyer de belles et tapageuses joutes rythmiques, relançant continuellement et boostant avantageusement un second album qui a revu à la hausse le niveau de l’intensité. Les mesures se répètent, accentuent la pression, marquent un temps de pause, repartent de plus belle, l’étau comprime l’air, la férocité gagne du terrain. Le guitariste plaque des accords qui font mal, s’interdit le solo et place de judicieux arpèges harmonieux qui donnent du piment, contribuant à l’élaboration de morceaux particulièrement saignants. Le fougueux Modigliani qui pourrait rappeler Lucertulas au temps de sa splendeur (et pas que cette compo), Hell And His Brothers, Damn Plan, Virgo, Not Virgin et les cinq minutes finales de Coward Icons au relief prononcé démontrent ainsi que Treehorn a non seulement de la ressource et plus d’une corde à son arc mais qu’en huit ans, il a méchamment grandi et c’est tout à son avantage.

SKX (10/04/2020)