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Slump
Flashbacks From Black Dust Country – LP
Feel It records 2019
Taking drugs to make music to take drugs to. Dans la longue liste
des remerciements, c’est ce qui apparaît en premier. Et c’est
tout sauf un hasard. Flashbacks From Black Dust Country, l’album
qui présente Slump, groupe de Richmond (Virginia), à la
face du monde, est un disque qui peut faire planer haut mais le good trip
n’est pas assuré pour autant.
C’est la version punk du psychédélisme, Spacemen 3
sous speed à la rencontre du MC5. Hawkwind ramené sur terre
et confronté à une réalité bien plus sombre.
Prenez soin de vous attacher, la descente peut s’avérer violente.
Slump met tout son coeur dans des riffs acides débordant de palpitations,
d’un batteur qui cogne sans compter et pulse régulièrement
les atomes comme sur (Do The) Sonic Sprawl et d’un moog qui
parasite les circuits d’alimentation. Et si un morceau se nomme Throbbing
Reverberation, ce n’est pas pour rien. Le chanteur également
guitariste Suspicious Sonny aime la reverb, que ça coule, que ça
résonne fort dans la tête, pas sur un titre mais sur tout
l’album avec plein de sons cosmiques autour, dedans, à travers.
Si toute cette reverb et ces effets psychédéliques peuvent
s’avérer usant sur la longueur, il va falloir faire avec.
C’est la marque de fabrique de Slump, l’assurance que vous n’allez
pas planer trop haut ou alors différemment avec une balance égalitaire
entre les bonnes et mauvaises ondes et une belle densité au mètre
carré.
Et quand Slump s’attaque à la face B avec seulement trois
relativement longues compositions, la musique gagne encore un (bon) degré
en phosphorescence extatique sans perdre de sa dureté, voir sa
sauvagerie avec ce damné batteur (Nick Yetka) qui réchauffe
avec amour son instrument sur Sensory Cocoon. Avec Tension Trance,
tout est idéalement résumé dans le titre ou comment
hypnotiser tout en devant rester sans cesse sur le qui-vive. Flotter et
être tendu, c’est tout le paradoxe de ce drôle de disque
psychédéliquement secoué. Il faut toute la science
du dosage pour ne pas péter un plomb à l’instar du
final de près de huit minutes de l’odyssée Trip
Sitter et preuve supplémentaire que Slump provoque une étrange
addiction, même pour les personnes goûtant habituellement
peu à ce genre de tambouille hallucinatoire.
SKX (24/06/2020)

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