postboredom
hex


Post/Boredom
Ritualistic Time Abuser – LP
Hex records 2019

Premier album de Post/Boredom, groupe de Seattle, Ritualistic Time Abuser a été publié à l’automne dernier mais il serait vraiment dommage de passer à coté. Une carte de visite pour commencer dans la vie relativement brève (un peu plus de vingt minutes pour huit titres) mais avec tous les ingrédients nécessaires dedans pour faire briller le noise-rock avec deux doigts de post-hardcore. Non, ce n’est pas sale. D’ailleurs, Post/Boredom se dit grands fans de Deadguy, Nirvana, Shellac, Harkonen et Karp. Un croisement de nuances et de multiples façons de faire du bruit dans des influences qui ne s’entendent franchement pas. Mais ça peut se comprendre quand le noise-rock se fait particulièrement virulent, presque torturé parfois, aussi âprement mélodique que sombre et mordant, lorgnant vers des territoires que Couch Slut aime titiller. Et également aventureux quand le groupe invite un saxophoniste (Joel Cuplin) sur Impossibly Grim. Et c’est ce qui est très appréciable avec ce disque, cette capacité à varier les plaisirs, modifier les approches, partir sur des constructions plus complexes (les cinq minutes du splendide Sleep It Off) ou tout défoncer en moins d’une minute sur Hard Reference et Orgy Releases à peine plus long. Se montrer très intense et punk ou s’offrir des arpèges magnifiquement acérés de la part de la guitariste Pamela Sternin se mariant parfaitement avec le chant déchiré de Rachel Lynch. La rythmique entièrement masculine (Billy Hamilton, basse et backing vocals et Jeffrey Poso, batteur également de The Helm) sait aussi jouer avec les températures, soupeser (Western Ave, très beau titre palpitant), frapper fort, solide avec des lignes de basse très noise et marquantes. Un premier disque viscéral, tranchant et aussi très touchant qui fait naître de beaux espoirs sur le devenir de Post/Boredom.

SKX (11/08/2020)