snobclub

Party Diktator/Snob Club
Splitting – LP
Kollektive Halluzination records 2019

Matthias Weishoff continue d’exhumer les bandes du passé. Party Diktator et Snob Club, les deux anciens groupes dans lesquels il pratiquait férocement la basse, présentent des inédits du siècle dernier masterisés en 2019. Si vous avez raté l’épisode précédent et les explications concernant les liens unissant Party Diktator et Snob Club, le split avec Terra Flop va vous éclairer.
Honneurs aux plus anciens avec Party Diktator. Hellmud et Triole ont été enregistrés respectivement en juin 1994 et février 92. C’est Party Diktator dans son jus le plus abrasif. Et le plus speed. A tel point qu’il est permis de se demander l’espace de quelques secondes si c’est pas à la mauvaise vitesse, surtout sur Triole. Ça pulse comme des dingues, concours entre le bassiste et le batteur, cycle infernal et déferlante continue, en sueur et le regard ailleurs tu finiras. Comme le son est en plus en prise directe avec les amplis, la basse et la guitare sont à l’avant, batterie malingre et motorique pour un enregistrement live, cru et sauvage, comme une démo améliorée (ce que ces compos étaient sûrement à la base) mais salement efficace. L’effet est un brin déstabilisant au début mais cela ne fait que conférer une dimension noise de folie supplémentaire qui laisse à bout de souffle, surtout avec ce damné Triole dans tous les bons coups en mode broyeur infernal au bout de plus de cinq minutes qui semblaient ne plus vouloir/pouvoir s’arrêter.
Avec Snob Club, le rythme reste soutenu mais il est possible de respirer. Trois morceaux enregistrés en juin et juillet 1997 avec Lee Hollis (Spermbirds, Steakknife, 2Bad) invité à venir poser sa voix caustique sur Porno Freaks And Suicide. L’héritage Party Diktator qui ne manque pas de trépidations, punk dans l’âme mais dans laquelle une vibration étrange et synth-punk s’immisce avec comme un gimmick électro ressemblant à un insaisissable moustique en furie. Les deux compos suivantes passent en mode instrumental. La batterie ressemble à une boite à rythmes. Snob Club aime quand ça file droit, prêt de l’os, prend la tangente d’un post-punk effilé, répétitif, perçant, minimaliste et culminant sur les six minutes de Industriehammer qui porte bien son nom pour se faire lobotomiser la cervelle au doux bruit d’une rythmique imitant un piston démoniaque. Seule la guitare amène un semblant d’humanité. Cela ressemble fort à des ébauches de morceaux qui n’ont pas eu le temps de mûrir mais c’est suffisamment solide pour être présentable. Un des 205 exemplaires de ce split est encore un cœur à prendre.

SKX (08/05/2020)