p22
postpresentmedium


P22
Human Snake – LP
Post Present Medium records 2020

P22 est le nom d’un puma qui avait pris ses habitudes dans Griffith Park, un parc de Los Angeles très urbanisé près des collines d’Hollywood et qui est devenu une célébrité dans le coin. Le groupe issu du même patelin est bien moins reconnu que le félin, a débuté dans la vie par trois cassettes et sort un premier album réduit à un gros quart d’heure où il est encore question d’animaux, homme compris, avec Human Snake. C’est la douce complainte d’un violon qui ouvre le disque sur un titre étonnamment appelé Intro. De faux airs d’une musique classique grinçante qui n’indique en rien ce qui va bien pouvoir se tramer chez P22. Un groupe n’obéissant à aucune règle précise, s’aventurant où bon lui semble, un punk expérimental, arty, minimal où les silences sont aussi importants que les stridences, les chutes de tension à parts égales avec des cadences donnant envie de pogoter. Sorte de no-wave transposé en Californie, déstructuré mais capable de coups de poings brefs et urgents, fortement dissonant mais avec une certaine aura mélodique, tribal, sauvage tout en jouant sur la retenue avec un chant féminin semblant toujours au bords du cri mais restant sur le qui-vive et un sens du rythme également particulier et chahuté de la part de Sofia Arreguin (Wand). Neuf vignettes sonores impressionnistes et saccadées avec de belles petites pépites à l’intérieur comme Human Snake, 1978, Endling Chorus For The Terminarch ou les galopants The Industrialist Heartthrob et Ode to Rio Arriba. Des compos écrites entre 2017 et 2019, enregistrées pendant l’été 2019 après une brève interruption du groupe qui j’espère s’est remis au travail depuis parce que maintenant que Human Snake a commencé à nous hypnotiser, il s’agirait pas de s’arrêter en si bon chemin.

SKX (27/09/2020)