klamp
godunknown
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Klämp
Hate You LP
God Unknown records 2020
Klämp, nouvelle entité rugissante en provenance de lAngleterre
bien que leur site indique Utrecht, Netherlands. Je ne connais pas la
raison de cette délocalisation qui a tout dimaginaire mais
tous les indices et ils sont fiables désignent le pays du Brexit
comme terre dorigine de ce formidable raffut. Greg Wynne (Manatees)
pour la guitare et le chant. Jason Stöll (Sex
Swing, Twin
Sister pour ne citer que ces projets et bien sûr, boss de God
Unknown, label estampillé purement anglais) à la basse et
Lee Vincent (Pulled Apart By Horses) à la batterie, en lieu et
place de Anton Maiof qui sévissait sur le premier
album publié en 2019 par Box records en cassette uniquement. Cest
donc encore et toujours de lautre coté de La Manche quil
faut tourner son regard et surtout ouvrir grand les oreilles pour se prendre
une belle soufflante.
Et seulement six titres suffisent. Un chaos savamment orchestré
et enregistré par Wayne Adams qui est en passe de devenir aussi
célèbre que le enregistré par Albini à
une certaine époque. Adams qui soccupe également de
glisser quelques triturations synthétiques qui grattent et aussi
Colin Webster pour pousser dans ses retranchements son cher saxophone
sur deux morceaux. Cest que ça ne rigole pas là-dedans,
lheure est grave, les loups sont de sortie et Klämp ny
va pas par quatre chemins. Klämp hate you. La haine comme moteur
créatif, ça donne de drôles de pavés dont les
intentions belliqueuses empruntent des visages disparates pour toujours
parvenir à une fin identique, la punition. Que Klämp éjecte
ses pulsions inassouvies dans des jets précocement expulsés
qui repeignent les enceintes dun fluide sale, distordue, anarchique
ou parte dans dépaisses chevauchées apocalyptiques
(Arise et TJ) à grands renforts de zébrures
électroniques et de freeture cuivrée, Hate You se
pose comme un monstre à plusieurs têtes avançant dans
un désir uni pour mettre dans linconfort et face à
une criante vérité : on est dans la merde.
Klämp se propose donc dy aller gaiement. La section rythmique
est dacier, répète les mesures pour être sûre
de bien se faire comprendre et le cas échéant, hypnotiser
par KO. Les riffs sont musclés, ne sépargnent pas
de faire un peu de gras, bavent parfois et dégomment régulièrement.
Le chant qui sature dans la bétonneuse rajoute cet ultime élan
de compassion propice à tous les disques de grands malades qui
ne calculent pas vraiment et lâchent tout ce quils ont sur
la patate.
La dernière prouesse est que Klämp a réussi à
présenter cet amour du bruit dans des morceaux qui tiennent debout,
souvent haletants et tonitruants, primaires sous des dehors de grandes
débauches généreuses et travaillées, parfois
chancelants et passant en force car il faut que ça tape et que
ça fasse mal. Un disque férocement carré mais sérieusement
bouillonnant à lintérieur. Et limpression que
Klämp est loin davoir tout donné et se laisse une belle
marge pour encore plus nous en mettre plein la tronche. Klämp hate
you. Mais nous, on ladore.
SKX (29/12/2020)
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