dakiniz

Dakiniz
Raging Shouts – CD
Self-released records 2020

Dakiniz existe depuis 2012. Merci d’avoir prévenu. Un trio qui ne vient pourtant pas de très loin (Paris), a déjà publié un album et plusieurs Eps et avec qui on va donc faire connaissance avec ce second album au titre prometteur. Raging Shouts, un disque pour lequel Dakiniz a franchi la Manche en allant enregistrer chez Wayne Adams à son fameux Bear Bites Horse Studio, l’homme qui a mis toute la crème de la scène noise anglaise en boite comme USA Nails, Dead Arms, Death Pedals ou John. Ce n’est pas forcément un gage de réussite mais ça vous donne déjà une idée de la coloration musicale pour un groupe qui a semble-t-il décidé de passer à la vitesse supérieure.
Sans atteindre le degré d’abrasion des collègues anglais et en privilégiant un angle plus mélodique, Dakiniz signe neuf morceaux possédant du corps, de la cuisse et un beau vernis avec un enregistrement sec et incisif. McLusky est une comparaison qui revient plusieurs fois. Ce n’est pas faux. Le noise-rock de Dakiniz possède cet aspect bondissant et entraînant de feu la bande de Falco, avec plein de spasmes nerveux, de torsions ludiques et de gimmicks accrocheurs, l’art de circonscrire leur bouillonnement interne dans des morceaux percutants et structurés avec juste ce qu’il faut de débordements pour que ça vive là-dedans et que les imperfections demeurent. Le reste leur appartient. Le chant habile oriente l’humeur de la compo, passant sans problème par des tonalités tour à tour intenses, braillardes, amusantes, mordantes ou plus sobrement mélodiques. Les riffs stimulent et regorgent de trouvailles séduisantes pendant que la rythmique bataille hardiment, bref de quoi assurer des morceaux gagnant en impact au fil des écoutes, défilant sans temps mort et se terminant par le final bien nommé The Last One s’étalant sur plus de sept minutes et démontrant que Dakiniz sait aussi tenir en haleine sur longue distance avec plus de complexités dans les rouages. Une belle découverte ne demandant plus qu’à se répandre.

SKX (22/03/2020)