chieftail
reptilian



Chief Tail
s/t 12’’
Reptilian records 2020

Chief Tail, nouvelle signature chez Reptilian, label désormais basé à Austin après avoir débuté sa vie à Baltimore, toujours aux aguets quand il s’agit de sortir des groupes qui fusent le noise-rock et mettent de l’huile sur le feu. Le brasier va être foudroyant et intense.
Trois des quatre membres de Chief Tail ont joué dans PCP Roadblock, obscur groupe originaire de Virginie qui a évolué entre 1995 et 2005 dont le nom n’a jamais percé. Désormais implanté à San Francisco et avec ce nouveau départ, ces vieux de la vieille ont toutes les chances de voir leur patronyme se répandre plus facilement.
Un premier enregistrement avec des morceaux compacts, nés d’un moule identique, courts (huit titres dont cinq sous les soixante secondes pour même pas vingt minutes en tout) ce qui est largement suffisant et idéal pour faire les présentations, savoir de quoi il retourne et s’en prendre plein la tronche en apnée, on prendra le temps de respirer plus tard. Huit roquettes poisseuses à têtes vrilleuses, avec un riffage urgent d’accords qui glissent et accentuent la sensation de vitesse, rythmique droit dans ses bottes, lourde, cogneuse et chant plein de morgue et de hargne dont il n’est pas nécessaire de piger les mots pour comprendre que c’est plein de haine et d’ironie mordante avec des titres comme I Don’t Like Your Face. Chief Tail, c’est Flipper en mode rapide, du Pissed Jeans ne s’encombrant pas de détails, une version encore plus sale et méchante de Hawks, du noise-rock goguenard avec un groove massacreur et un swing saccageur (She's Got Legs She’s Got Eggs), une propension naturelle pour vous emmener dans leur chevauchée diabolique que Steve Albini a parfaitement serti pour lui insuffler tout le poids et l’aplomb suffisant. On a déjà hâte d’écouter la suite.

SKX (21/01/2020)