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Casual
Nun
Resort For Dead Desires LP
Hominid Sounds/Box records 2020
Découvert récemment lors du split
album avec Bruxa Maria, Casual Nun a déjà une discographie
conséquente. Resort For Dead Desires est leur troisième
album, plus une cassette live et plusieurs singles. Et je nai jamais
eu la curiosité daller jeter une oreille sur ces méfaits
du passé. Jaurais dû. Parce quen fait, avec les
quatre seuls titres partagés avec Bruxa Maria, je ne métais
pas aperçu à quel point Casual Nun était un groupe
hautement psychédélique. Et ça, cest pas mon
point fort.
La première confrontation avec Resort For Dead Desires na
donc pas été marquée par le sceau de la réussite.
Heureusement, le psychédélisme selon Casual Nun, cest
aussi beaucoup de speed, beaucoup de bruit, de fracas, de sorties de route
et une grosse couche de crapuleux pour faire passer la pilule. Vous repasserez
plus tard pour les licornes. Sauf sur linstrumental Panas, Tejas
et Rabbits, deux morceaux qui refont descendre dangereusement la
température et se répandent dans les affres ombragés
dun rêve opiacé dont on se serait bien passé.
Mais même les bêtes ont besoin de se désaltérer.
Et quand Casual Nun est rassasié, ça sonne plus punk que
psyché, ça distribue des coups de boule, ça fonce
droit devant sans se soucier de qui traverse la route. La rythmique qui
évoluait avant avec deux batteries ne perd pas le sens de la cadence
effrénée et du carnage (lancienne batteuse Julie Owen
est tout de même encore présente sur Sleet Knife et
un dernier titre que je nécrirais pas parce que mon clavier
nest pas conçu pour lalphabet grec). Car oui, Casual
Nun est basé à Londres et est composé de trois personnes
dont les ancêtres viennent de Grèce (Philip Kaponis à
la batterie, Vasili Sakkos au chant et Iraklis Theocharopoulos à
la basse), le guitariste étant Matt Riddout, un des responsables
de Hominid Sounds et ex-Dethscalator.
De drôles de paroissiennes que Casual Nun avec un chant qui se noie
dans les effets, la delay et je ne sais quoi encore de retors. Tout comme
la guitare dont les sonorités peuvent savérer franchement
fumeuses et tordues. Resort For Dead Desires oscille ainsi entre
des compos nébuleuses et salement défoncées mais
favorablement soutenues par une rythmique appuyée ou tribale comme
sur Heavy Liquid et Pink Celestial Heron (PCH) qui permet
de les garder sur terre. Ou alors et cest là que le
trip devient glorieux des titres ravageurs, quand les effets de
la guitare déchire tout et provoque de graves éclairs aveuglants,
quand la voix du chanteur domine ses triturations qui peuvent parfois
lasser pour semer un grondement païen sur des titres comme le pitbull
Zoetrope, le sauvage et épique A Light Plague, Sleet
Knife et donc cet ultime titre quil est impossible de nommer
mais qui marque les esprits.
Resort For Dead Desires, un disque psychédélique
(et bien plus) pour les personnes qui naiment pas ça habituellement.
Cest ça la magie du recours à des désirs morts.
SKX (22/04/2020)
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