bedtimemagic
nefarious


Bedtimemagic
Pillow Talk – LP
Nefarious Industries records 2019

Bedtimemagic. Pillow Talk. Tout porte à croire que l’heure de la sieste n’est pas loin, que vous allez pouvoir vous détendre et vous abandonner dans les bras de Morphée. Bedtimemagic va être votre pire cauchemar.
Un duo de Boston avec Nicholas Pentabona (basse) et Morgan Berns (batterie) qui traficote également autour de quelques claviers et dont la conception de la musique se résume à la politique de la terre brûlée et ne pas faire de prisonniers.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le duo a fait appel à Andrew Schneider (Pigs, Barbaro, Slughog), un gars qui s’y connaît quand il faut mettre la pâté. Du coup, ça sonne comme une armée, du Godheadsilo puissance dix, la lourdeur sans le gras, les tremblements sans l’effondrement. Et surtout, un grand sens de la tactique. Parce qu’il ne s’agit pas uniquement de taper comme un sourd, distordre sa basse comme un dingue et hurler à saturer l’air pour se faire entendre, il faut également de la discipline, des idées et une passion fougueuse pour soulever les cœurs. Sans mélodie, point de salut.
Et sur le premier album de Bedtimemagic, vous avez tout. Le raffut à démonter un quai et les accroches d’une basse qui connaît quelques (bons) accords harmonieux. Les prouesses techniques et l’efficacité animale d’un bon grabuge ne s’embarrassant pas de coups tordus. De face ou par derrière, Bedtimemagic attaque, évite, feinte, piétine, saccage mais gagne à tous les coups et sait où il met les pieds. Un fracas monstrueux et jubilatoire avec des lignes de fuite. Du bruit qui fait mal, qui ne cherche pas le confort et finit par une répétition maladive quasi militaire sur Guest Cot. C’est la guerre éclair et les ruses de Sioux. C’est du chant à deux pour démultiplier la folie et faire croire à l’encerclement. C’est des morceaux qui vous cognent ou vous retournent avec amour quand la pression devient trop forte et que la mélodie plus pertinente que d’habitude prend par surprise sur Long Kiss Goodnight et le sublime Waking Dream. Une conversation sur l’oreiller qui éclate tout, propice aux plus grandes déclarations, du genre qu’il est impossible de regretter.
Et s’il vous en faut encore plus, Bedtimemagic avait sorti un peu plus tôt dans l’année 2019 un split 10’’ avec Easter Bloodhounds qui vaut également son pesant de boule Quiès. Bonne nuit les petits.

SKX (01/05/2020)